Photo aérienne prise le 11 mai 2015 d’un avion militaire montrant l’occupation chinoise sur les récifs d’une des îles de Spratley. Ritchie B. Tongo/AFP
Pékin a mis en garde hier contre les risques de conflit en mer de Chine méridionale et menacé d'y créer une zone de défense aérienne, en pourfendant un jugement international qui considère sans fondement ses revendications sur cette région stratégique. La décision rendue mardi par la Cour d'arbitrage permanente (CPA) de La Haye est accablante pour Pékin. La Chine a réagi avec fureur, réaffirmant ses droits historiques sur la région et lançant des menaces à peine voilées notamment contre Washington. « Ne faites pas de la mer de Chine méridionale le berceau de la guerre », a lancé le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Liu Zhenmin, qualifiant la sentence d'arbitrage de « papier bon à jeter ». La Chine veut faire de la région « un océan d'amitié et de coopération », mais elle a le « droit » d'y instaurer une « zone d'identification de la défense aérienne » (Adiz), a-t-il dit. Que Pékin mette en place cette zone, qui verrait les avions civils contraints de s'identifier auprès de contrôleurs militaires, « dépend du niveau de menace que nous subissons ». La Chine avait déjà proclamé une Adiz en 2013 sur une grande partie de la mer de Chine orientale, entre la Corée du Sud et Taïwan, suscitant l'ire de la communauté internationale. Elle revendique la quasi-totalité de cette mer, soit 2,6 millions de kilomètres carrés – sur un total de plus de trois millions – et se fonde pour cela sur une délimitation en « neuf pointillés » apparue sur des cartes chinoises des années 1940.
Décision définitive et contraignante
Les prétentions chinoises sont contradictoires avec celles de Taïwan, du Vietnam, des Philippines, de Malaisie et Brunei. L'ancien gouvernement philippin de Benigno Aquino avait saisi la CPA en 2013, un an après que la Chine eut pris le contrôle de Scarborough, récif poissonneux situé dans la zone économique exclusive des Philippines (ZEE), à 650 km du territoire chinois le plus proche, l'île de Hainan. Ces dernières années, la Chine a construit des îles artificielles géantes capables d'abriter des infrastructures militaires et des pistes d'atterrissage sur les Spratley, l'un des principaux archipels.
Loin de toute manifestation de joie intempestive, le gouvernement du nouveau président philippin Rodrigo Duterte s'est donc borné à « saluer » le jugement, appelant à la retenue. De son côté, Washington a souligné que la Chine, en tant que signataire de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM), se devait d'accepter une décision « définitive et contraignante légalement pour la Chine comme pour les Philippines ». Les parties doivent « s'abstenir de toute déclaration ou action provocatrice ».
Mais les tensions militaires montent déjà d'un cran. La Chine a lancé des exercices navals dans le nord de la région tandis que le commandement américain dans le Pacifique a annoncé le déploiement d'un porte-avions pour renforcer la « sécurité ». Taïwan, autre perdant puisque ses revendications sont très similaires à celles de Pékin, a envoyé un bâtiment de guerre pour « protéger » ses « droits ». « Les eaux de mer de Chine méridionale sont sur le point de devenir bien plus turbulentes », a commenté Ian Storey, spécialiste de la sécurité régionale basé à Singapour.
(Source : AFP)
PEKIN DOIT PRENDRE GARDE... L,ECONOMIE EST LA COLONNE VERTEBRALE D,UNE NATION... ET L,ECONOMIE DE LA CHINE DEPEND LARGEMENT SI CE N,EST EXCLUSIVEMENT DES AUTRES...
22 h 23, le 14 juillet 2016