Ukraine : entretien téléphonique Hollande-Merkel-Poutine après le sommet de l'Otan

François Hollande, Angela Merkel et Vladimir Poutine ont eu mercredi un entretien téléphonique consacré à la situation en Ukraine, a annoncé la présidence française, marquant une poursuite du dialogue russo-européen malgré la nouvelle montée en puissance annoncée de l'Otan dans l'est de l'Europe.

L'entretien entre le président français, la chancelière allemande et le président russe, qui a duré 45 minutes, a surtout porté sur le travail de définition des "conditions de sécurité" en Ukraine permettant l'avancée du processus de paix, a indiqué une source diplomatique française. Une nouvelle proposition de définition de ces termes a été transmise à M. Poutine, a-t-on indiqué.

Les trois dirigeants ont aussi confirmé la "validité" du "format Normandie" (Russie, Ukraine, Allemagne, France) pour poursuivre les discussions, mettant de côté les tensions nées des annonces de l'Otan le week-end dernier.

"Vladimir Poutine a fait une allusion pour dire +j'ai bien entendu ce que vous avez dit dans le cadre de l'Otan+, ce que François Hollande et Angela Merkel ont parfaitement assumé évidemment. Mais cela ne nous empêche pas de travailler dans un format Normandie : Poutine, Merkel, Hollande, chacun a rappelé l'importance et la validité du format Normandie sur ce sujet", a précisé cette source française.

Une réunion des ministres des Affaires étrangères est envisagée d'ici la fin juillet avec comme objectif de permettre fin août l'adoption de textes cruciaux par le Parlement ukrainien (loi sur le statut spécial territorial, loi électorale du Donbass et réforme constitutionnelle), a-t-elle indiqué.

Le calendrier est-il encore tenable? "Oui, bien sûr, on travaille dans cette hypothèse-là. Mais non, ça n'avance pas assez vite, c'est du travail de fond c'est normal. On fait inlassablement la navette entre les deux parties", a-t-on souligné côté français. Mais les annonces de l'Otan ne ralentissent pas les choses dans ce dossier, juge-t-on à l'Elysée.

Lors de leur dernier sommet à Varsovie, les dirigeants de l'Otan ont entériné une nouvelle montée en puissance militaire à l'Est, en donnant leur feu vert au déploiement de quatre bataillons multinationaux dans les trois pays baltes et en Pologne à partir de 2017.

Encadrés par les Etats-Unis, le Canada, l'Allemagne et le Royaume-Uni, ces bataillons devraient compter entre 600 et 1.000 hommes chacun. Leur déploiement près de la frontière russe a suscité le courroux de M. Poutine, qui a accusé fin juin l'Otan de vouloir entraîner son pays dans une course aux armements "frénétique" et de rompre "l'équilibre militaire" en vigueur en Europe depuis la chute de l'URSS.