Un commentateur politique et analyste de renom cambodgien, connu pour ses critiques acerbes contre le gouvernement, a été tué par balle dimanche dans un magasin de Phnom Penh, a annoncé la police.
Le meurtre en plein jour de Kem Ley survient dans une période de fortes tensions entre le Premier ministre Hun Sen et l'opposition, qui accuse l'homme fort du Camdodge d'avoir lancé contre elle une nouvelle campagne de répression.
Selon la police, Kem Ley a été tué alors qu'il buvait son café dans un petit magasin adossé à une station-service de la capitale. "Il a été tué dans le magasin juste avant 09H00 (02H00 GMT)", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police nationale Kirt Chandarith.
La police a interpellé un suspect qui a avoué avoir tué le commentateur en raison d'une dette. "Mais nous ne le croyions pas encore. Nous travaillons sur cette affaire", a ajouté le porte-parole.
Le Cambodge a une longue habitude des meurtres de défenseurs des droits de l'Homme et des salariés. Les auteurs sont rarement traduits en justice.
Les médias locaux ont diffusé les images de l'interpellation du suspect présumé, qui semblait blessé, du sang lui coulant le long du visage.
Le Premier ministre Hun Sen, connu pour son autoritarisme, est au pouvoir depuis plus de 30 ans. L'opposition de ce pays d'Asie du Sud-Est est réprimée et les voix discordantes sont muselées.
Le régime est accusé de corruption, de népotisme, de fraude électorale et de violations des droits de l'Homme.
Ces derniers mois, des dizaines d'opposants et de défenseurs des droits ont été arrêtés.
Phay Siphan, porte-parole du gouvernement, a qualifié le meurtre de Kem Ley d'"acte vulgaire et cruel qui est inacceptable". "Son meurtre va aggraver encore une situation politique complexe", a-t-il dit à l'AFP, déclarant que toutes les parties devaient conserver leur calme.
L'ambassadeur de Grande-Bretagne Bill Longhurst a évoqué "une perte grave pour le Cambodge".
La victime était critique à la fois du gouvernement et des partis d'opposition. Il prônait une nouvelle ère où la politique serait "propre". Mais il réservait le gros de ses flèches au parti au pouvoir.
Le Premier ministre, un ancien combattant khmer rouge qui avait fait défection, est accusé de piétiner les droits les plus élémentaires pour maintenir son emprise sur le pouvoir, aux côtés d'une petite clique puissante d'alliés politiques qui sont devenus très riches.
La semaine dernière, l'ONG Global Witness avait affirmé que sa seule famille avait construit un empire économique valant des dizaines de millions de dollars.
Le meurtre en plein jour de Kem Ley survient dans une période de fortes tensions entre le Premier ministre Hun Sen et l'opposition, qui accuse l'homme fort du Camdodge d'avoir lancé contre elle...
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