Le Parlement européen a appelé jeudi la Birmanie à agir pour mettre un terme à la "répression brutale" et aux "persécutions systématiques" contre la minorité musulmane des Rohingyas, un dossier sur lequel la dirigeante Aung San Suu Kyi devrait intervenir davantage, selon lui.
Les autorités birmanes doivent "protéger les Rohingyas contre toute forme de discrimination" et "mettre un terme à l'impunité pour les violations commises à l'encontre de cette minorité", l'une des "plus persécutées de la planète", affirment les élus européens dans une résolution adoptée à Strasbourg (est de la France).
Selon les parlementaires, il importe en particulier de "supprimer les réglementations locales discriminatoires dans l'État de Rakhine", où vivent la majorité des Rohingyas, de "lever les restrictions à l'accès aux soins médicaux urgents et à la liberté de circulation" pour ces populations et de "rétablir la citoyenneté" birmane des membres de cette minorité.
Aung San Suu Kyi, dont le parti a pris les rênes du pouvoir dans le pays début avril, devrait "se servir de ses postes clés au sein du gouvernement" pour améliorer la situation des Rohingyas, plaide encore le Parlement.
Mme Suu Kyi, lauréate du Prix Nobel de la Paix mais également du Prix Sakharov décerné par le Parlement européen, est très critiquée à l'étranger pour le silence qu'elle observe à ce sujet. Elle réfute le terme même de "Rohingya" dans une société sous la pression des nationalistes bouddhistes, car cette appellation reviendrait à reconnaître la légitimité de cette minorité sur cette terre.
Le pays confronté à une montée du bouddhisme radical a connu en 2012 des affrontements intercommunautaires très violents et des milliers de Rohingyas avaient dû fuir leurs villages et vivent toujours dans des camps.
Dans un rapport récent, l'Onu s'est inquiétée des violations des droits des Rohingyas en Birmanie, notamment le déni de citoyenneté, le travail forcé et des violences sexuelles, jugeant qu'elles pourraient être considérées comme des "crimes contre l'humanité".
Les autorités birmanes doivent "protéger les Rohingyas contre toute forme de discrimination" et "mettre un...
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