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Liban - Hydrocarbures

Les réactions à la réunion Berry-Bassil

La réunion qui a regroupé vendredi le président de la Chambre, Nabih Berry, et le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, autour du dossier de l'exploitation du pétrole et du gaz au large des côtes libanaises a suscité, chez nombre de responsables, des réactions favorables à la réactivation de cette question, mais ces réactions ont toutes été assorties d'un appel pressant à l'élection d'un président de la République.
L'ancien Premier ministre Nagib Mikati s'est ainsi félicité, dans une déclaration, du « début d'une entente sur la prospection du pétrole au Liban » et a affirmé que « ce dossier fondamental sauve l'économie ». Il a néanmoins déploré que « l'horizon est toujours bouché face au cercle vicieux formé par le non-respect des échéances institutionnelles, notamment l'élection présidentielle ». M. Mikati a en outre estimé que « ce qui s'est accompli jusque-là ne constitue que le premier pas d'un long parcours qui devra être jalonné de l'adoption d'un décret (relatif à la question des hydrocarbures, NDLR) par le Conseil des ministres, de l'élaboration de lois par le Parlement, notamment la loi relative aux impôts dus par les sociétés chargées de l'exploitation du pétrole, et enfin de l'attribution des adjudications ». Sur ce dernier point, l'ancien Premier ministre a estimé que « la logique et le principe de la transparence imposent que l'octroi des licences d'exploration soit accordé en plusieurs étapes, pour tenir compte des besoins du marché et pour ne pas porter atteinte aux droits des Libanais et à leurs intérêts ».

« Extraction » d'un chef de l'État avant l'extraction des hydrocarbures
Dans un entretien à la chaîne télévisée du Futur, le ministre du Travail, Sejaan Azzi, a pour sa part estimé que « l'extraction des ressources pétrolières et gazières est stratégique, en ce qu'elle concerne les générations montantes, et détermine le sort de l'économie et des finances », insistant toutefois sur « la nécessité d'une extraction préalable d'un chef de l'État, que devront opérer les députés, place de l'Étoile ». M. Azzi a en outre exprimé son refus que « l'élection d'un président de la République soit le résultat d'un troc avec le dossier du pétrole », estimant que « le général Michel Aoun n'a pas besoin de tels marchés pour accéder à la première magistrature ».
De son côté, la ministre des Déplacés, Alice Chaptini, a estimé, dans une déclaration, que « la relance du dossier du pétrole représente une lueur d'espoir au plan de la consolidation de l'économie », à condition que celui-ci soit étudié « à l'écart du principe du partage des parts ». « L'activation d'une commission de contrôle et l'accélération du début des travaux de prospection permettraient de s'informer des vols de pétrole commis par Israël », a en outre indiqué Mme Chaptini, qui s'est enfin empressée d'appeler à l'élection d'un chef de l'État, « seule voie de salut ».
Le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, s'est quant à lui exprimé via Twitter pour saluer l'entente de MM. Berry et Bassil sur le dossier du pétrole, estimant qu'« il s'agit d'une étape positive, prélude à un traitement du dossier selon l'intérêt national et la transparence, loin des surenchères et du partage des parts ».
Enfin, le député Jamal Jarrah, membre du bloc du Futur, a indiqué, dans un entretien à La Voix du Liban 100,3-100,5, que « la route est déjà pavée pour la publication des deux décrets relatifs au dossier du pétrole », appelant le Conseil des ministres à « attribuer au plus vite les adjudications, au moment où Israël a entamé la prospection et l'exploitation du pétrole sur les frontières ». M. Jarrah a lui aussi estimé que « l'une des causes de l'impuissance de l'État à trancher de tels points fondamentaux est l'absence d'un président de la République et la transformation du Conseil des ministres en un conseil présidentiel dans lequel ils (les ministres) se disputent les prérogatives ».

Karamé réclame la part du Nord
Sur un autre ton, l'ancien ministre Fayçal Karamé s'est montré méfiant, lors d'un entretien avec le site d'information Arab Economic News, à l'égard de la réunion de MM. Berry et Bassil, jugée comme un support pour « un partage de parts entre le Sud et Batroun ». Il s'est demandé : « Où se trouve donc la part du Nord ? » avant de mettre l'accent sur le flou de la rencontre de vendredi. « Nous n'avons pas compris sur quelles bases s'est déroulée la réunion et quelle en a été la teneur », a noté M. Karamé, indiquant que « les Libanais attendent des clarifications du Conseil des ministres et des réponses à leurs appréhensions ». Tout en exprimant sa confiance en Berry et Salam, qui sont, selon lui, « soucieux des droits des Libanais dans ce dossier », il a fait savoir que si le Conseil des ministres ne donne pas de réponses à ses questions, il se rendra auprès du chef du Parlement pour s'informer de ce dossier qui concerne, a-t-il dit, « l'avenir du Liban et des générations futures ».

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