Le régime syrien et ses alliés ont déjà utilisé toute une panoplie d'armes, modernes ou primitives, à l'instar des barils explosifs, mais il semble qu'ils sont encore capables d'innover dans ce domaine. Ainsi, au nord du rif d'Alep, des activistes assurent que le régime syrien et son allié russe utilisent depuis peu des bombes au phosphore blanc et des bombes à sous-munitions, des armes non conventionnelles.
À Hritane, l'une des localités de cette région, un habitant, Ali Naanaa, joint par téléphone par L'Orient-Le Jour, affirme que les bombes à sous-munitions sont l'une des armes de prédilection de Damas et de Moscou depuis le début de la campagne russe contre le rif d'Alep.
Avant la guerre, quelque 60 000 personnes vivaient dans cette ville, d'après Ali Naanaa, tandis qu'aujourd'hui, les raids russes visant toutes les zones résidentielles civiles et les routes, seules 2 000 personnes résident encore à Hritane. La plupart de ces personnes se trouvent dans des abris, ce qui explique la baisse du nombre de victimes parmi les habitants. M. Naanaa indique également qu'un média prorusse et émettant en langue arabe aurait diffusé par erreur des photos d'un pilote russe à l'aéroport de Hmeimim près d'un avion militaire, russe également, chargé de bombes à fragmentation de type RBK500.
De son côté, l'opposition à Hritane a affirmé avoir observé et recensé plusieurs raids aériens au phosphore blanc entre le 21 et le 23 juin. La même source affirme que des raids similaires ont touché le village de Kfar Hamra le 18 juin, ainsi que le village de Hayyan, lui aussi touché par deux bombardements au phosphore entre le 20 et le 22 juin, comme l'a aussi assuré l'opposition à Hayyan.
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La majorité des victimes sont des enfants
Dans la localité d'Anadan, dans la province d'Alep, Abou Ahmad*, chef militaire de la Jabha al-Chamiya (le Front du Levant, coalition de groupes armés essentiellement basée dans la province d'Alep, et créée en décembre 2014), confirme l'utilisation de bombes à sous-munitions dans la région. « La première fois que de telles armes ont été utilisées contre la localité de Kafr Halab, c'était le 11 octobre 2015. Elles étaient alors de type SPBA, c'est-à-dire conçues pour détruire toutes sortes de véhicules », explique-t-il. « Elles ont été utilisées de manière intensive contre des cibles militaires et civiles pendant les opérations du régime destinées à briser les sièges contre les deux localités de Nubul et Zahra' (ce qui arrivera le 3 février). »
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Abou Ahmad explique également que le danger des bombes à sous-munitions ne cesse pas avec la fin d'un raid. « Entre 10 et 40 % de ces armes n'explosent pas au moment de l'impact, et deviennent alors des bombes à retardement. La majorité des victimes de ces armes non explosées sont des enfants ; ces derniers mois, six enfants de la région, dont trois de Hritane, sont morts à cause de ces armes. Afin d'éviter de nouvelles victimes, de nombreux médias de l'opposition ont organisé des campagnes audiovisuelles de sensibilisation, ainsi que des campagnes de terrain telles que la publication d'affiches et de photos.
Concernant les bombes au phosphore blanc, le chef militaire explique que celles-ci, lorsqu'elles sont tirées, couvrent un rayon mortel de 150 mètres, avant de provoquer des brûlures et de graves dommages au système respiratoire.
Toutefois, il n'existe pas de données ou de chiffres exacts concernant les victimes de ces différents types de bombes, ou encore d'autres armes plus traditionnelles. » Il n'existe pas non plus de chiffres précis en ce qui concerne les personnes gravement blessées par ces bombes et qui ont dû être transportées dans différents hôpitaux à a frontière syro-turque.
*Le nom de la personne interrogée a été modifié pour des raisons de sécurité.
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Comme quoi ,les fabricants professionnels de l'intox pour tous ....phosphorent... pour laver plus blanc ...que le phosphore blanc...mais c'est loin d'être clair.....
17 h 25, le 29 juin 2016