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Campus - Exposition

Témoins 016, aujourd’hui à Gemmayzé

Dans le cadre du projet Témoins 016, organisé par l'École des arts décoratifs de l'Académie libanaise des beaux-arts (Alba), ainsi que par le réseau Eduvation School Network, les étudiants en deuxième année se sont engagés dans un processus de création sur la thématique de la rue, celle de Mar Mikhaël précisément. L'aboutissement du projet : des objets-sculptures appelés Totems.

Pour cet exercice grandeur nature où le lieu est porteur de communication, il s’agit de pousser les limites des étudiants qui sortent de leur zone de confort, descendent dans la rue et explorent le terrain.

Inscrit dans la lignée des projets intitulés Espace communication, Témoins 016 – qui existe depuis une trentaine d'années à l'Alba et qui se clôturait à Beiteddine ou Baalbeck – est, cette année, « moins spectaculaire mais plus proche des sentiments et des préoccupations des étudiants, d'où la thématique de la rue avec toutes ses connotations, comme lieu de passage, de rencontre ou de confrontations », explique Alain Brenas, directeur de la section arts graphiques et publicité et de l'École de cinéma et de réalisation audiovisuelle à l'Alba. Alors que les jeunes étudiants fréquentent Mar Mikhaël la nuit, ils ne connaissent pas vraiment ce quartier, son histoire ou ses habitants. « C'est un quartier à plusieurs visages qui est très intéressant puisqu'il est en pleine évolution et gentrification. Il mélange des communautés de différents horizons, et il est bouillonnant et intergénérationnel », affirme Waël Kodeih, artiste multidisciplinaire et metteur en scène du projet Témoins 016. « Le point de départ, c'est de descendre dans la rue, interviewer les habitants, explorer le terrain, sortir du cadre académique », continue-t-il. Sur ce, Mar Mikhaël a été choisi en tant que lieu où les étudiants peuvent s'exprimer et témoigner, d'où le titre Témoins.

Quarante étudiants en arts graphiques et en design se sont ainsi répartis dans quatre groupes de travail, avant d'entamer l'exploration du quartier. Une fois la rencontre avec les habitants établie, l'équipe de recherche a effectué une quinzaine d'interviews vidéo, sélectionnées, par la suite, en fonction des témoignages. Lors des prises de vues, elle a été accompagnée par l'équipe de design dont les étudiants ont été observateurs. De la partie également, l'équipe en charge du son a effectué des enregistrements du quartier, afin de recréer, dans une seconde phase du projet, l'univers sonore des habitants. Quant à l'équipe communication, elle s'est occupée des posters, des brochures, ainsi que des publications sur les personnages sélectionnés.

Des totems témoins du quartier, portraits de ses habitants
Suite à cette recherche, en collaboration avec les étudiants des autres équipes, l'équipe design a conçu et créé, au final, sept totems abstraits dont chacun relate l'histoire d'un personnage de Mar Mikhaël, en hommage aux habitants de ce quartier. « Ce sont des totems témoins du temps qui passe, témoins du quartier qui évolue, témoins de la rue », note Waël Kodeih. Portraits des habitants, les totems sont des sculptures visuelles et sonores. Il s'agit de « prendre l'intime et d'en faire une sculpture ». Les matériaux utilisés sont le bois, le fer, la résine ou le verre, choisis en fonction de la personnalité du personnage travaillé, son environnement ou son histoire. « Il y a un aspect humain et poétique puisqu'il touche à l'intimité des gens sans la déformer. On s'en inspire ! Puis l'étudiant, grâce à sa subjectivité, ajoute sa propre vision pour en faire un objet », continue Kodeih.

Au niveau académique, Témoins 016 est un exercice atypique qui fait partie de la formation des étudiants et qui correspond à la fin du cycle de la deuxième année à l'Alba. « C'est une étape où l'on se redirige vers les différentes spécialisations, ce qui constitue un événement dans le parcours de l'étudiant », rappelle Brenas.
Pour cet exercice grandeur nature où le lieu est porteur de communication, il s'agit de pousser les limites des étudiants qui sortent de leur zone de confort, selon les responsables du projet. Les étudiants sont ainsi confrontés au terrain dont la réalité est plus difficile, surtout au Liban, que la réalité universitaire, beaucoup plus douce et cérébrale. « Les jeunes sortent de leur cocon, ça les forge », remarque Waël Kodeih.

Enfin, lors de l'exposition de leurs totems, « les étudiants sont face à un public et non seulement à leurs professeurs ou au jury. C'est une première expérience où ils vont voir comment ce qu'ils ont pensé et créé sera perçu et reçu », estime Alain Brenas. Alors que l'idée principale était de placer les totems dans des endroits judicieux et d'établir un parcours non linéaire à Mar Mikhaël que pourrait emprunter, au hasard, le visiteur pour découvrir le quartier et ses personnages, les totems ne seront exposés, finalement, que ce vendredi 24 juin, à l'École des Trois Docteurs, à Gemmayzé. Ils seront installés dans une mise en scène qui alliera son, éclairage, vidéo et performances.

 

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