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Moyen Orient et Monde - France

Polémique entre le gouvernement et la CGT sur les violences

Des syndicats de police s'interrogent sur la gestion du maintien de l'ordre.

À Rennes, des manifestants contre la réforme du droit du travail. Jean-François Monier/AFP

Le gouvernement français et le puissant syndicat CGT se rejettent la responsabilité des violences qui émaillent depuis plus de trois mois les manifestations contre la réforme du droit du travail, tandis que des syndicats de police s'interrogent sur la gestion du maintien de l'ordre.
Depuis la manifestation de mardi, l'exécutif accuse la CGT de complaisance, voire d'une forme « d'appui » aux « casseurs », notamment lors des violences contre la façade de l'hôpital Necker pour enfants, où se trouvait le garçonnet dont les parents ont été tués lundi par un homme se réclamant de l'État islamique. Le président François Hollande a, dans la foulée, menacé d'interdire les manifestations à Paris si la sécurité n'est pas garantie. Confortant les propos du Premier ministre, Manuel Valls, qui a dénoncé « l'attitude ambiguë » de la CGT, le préfet de police de Paris, Michel Cadot, a accusé « une petite partie » des militants cégétistes d'avoir « participé » à des violences. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a enfoncé le clou hier, affirmant que des « syndicalistes étaient parmi les casseurs ». « Lorsque (le secrétaire général de la CGT) Philippe Martinez ne condamne pas des personnes qui portent l'insigne de son organisation syndicale, qui dépavent dans les rues de Paris et qui jettent des projectiles aux forces de l'ordre, ça me pose un problème », a-t-il dit.

Détourner le débat
Philippe Martinez a rejeté en bloc ces accusations, justifiant l'attitude violente de certains cégétistes par un probable « ordre » de « charger des manifestants ». « Essayer de détourner le débat sur la CGT alors que le problème ce sont des casseurs qui sont à l'extérieur des manifestations, c'est un nouveau procès d'intention contre la CGT », a-t-il déclaré.
Jean-Claude Mailly, le dirigeant du syndicat Force ouvrière, dénonce, lui, le « côté pyromane » de M. Valls, soulignant dans le quotidien Libération que les syndicats n'ont aucun intérêt à faire preuve de complaisance envers des violences « qui nous desservent ». D'autres syndicalistes ont rappelé que les 12 et 17 mai, des éléments d'extrême gauche avaient violemment agressé le service d'ordre de la CGT.
En outre, depuis le début des manifestations, des syndicats de police, de gauche comme de droite, dénoncent « l'ambiguïté » des consignes données aux forces de l'ordre par les autorités. « L'État doit prendre ses responsabilités, ne pas nous laisser attendre des heures face à des casseurs identifiés, qu'on pourrait même peut-être préventivement assigner à résidence dans le cadre de l'état d'urgence ou interpeller », avait déclaré le 5 mai Jean-Claude Delage, secrétaire général du syndicat Alliance.
Hier, le syndicat de police Alternative CFDT a estimé que les responsabilités étaient « partagées » entre les organisateurs des manifestations et « certaines autorités de la préfecture de police de Paris ». Selon lui, la CGT ne peut ignorer que les « casseurs » arrivent « habillés normalement », organisent un carré de tête dans le cortège puis, « en cours de manifestation, s'équipent de tout le matériel nécessaire pour passer à l'acte ». Soulignant par ailleurs le nombre très élevé de policiers blessés, Alternative CFDT critique notamment le manque de « consignes adéquates » de la part des autorités.
(Source : Reuters)

Le gouvernement français et le puissant syndicat CGT se rejettent la responsabilité des violences qui émaillent depuis plus de trois mois les manifestations contre la réforme du droit du travail, tandis que des syndicats de police s'interrogent sur la gestion du maintien de l'ordre.Depuis la manifestation de mardi, l'exécutif accuse la CGT de complaisance, voire d'une forme...

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