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Campus - Table ronde

Chercheurs universitaires et industriels : quelles synergies pour le développement ?

Une table ronde intitulée « Pour un rôle plus actif dans l'innovation et le transfert de la technologie » s'est tenue le 13 juin à l'amphithéâtre Pierre Y. Aboukhater, sur le campus des sciences humaines de l'USJ.

La table ronde, rassemblant l’ensemble des chercheurs universitaires et décideurs de politiques industrielles présents, s’est penchée sur trois domaines : l’industrie pharmaceutique, l’agroalimentaire et l’ingénierie.

Des chercheurs universitaires et nombre d'industriels ont pris part, lundi dernier, à la cérémonie d'ouverture de la Journée de la recherche organisée par le vice-rectorat à la recherche de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, en collaboration avec l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), sous le patronage du ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan.
La professeure Dolla Karam Sarkis, vice-rectrice à la recherche à l'USJ, a d'abord pris la parole pour évoquer le rôle que peut et doit jouer la collaboration entre universités et industries libanaises dans le développement. D'après elle, « la synergie entre l'industrie et la recherche aboutit en général à la création de pôles d'excellence compétitifs, une étape indispensable de toute politique d'innovation pour coordonner les efforts de la recherche, réduire les gaspillages et avoir un rayonnement régional, voire international ».
Pour Hervé Sabourin, directeur régional de l'AUF, « la recherche n'a de sens que si elle est exploitable et valorisable, que si elle apporte des réponses concrètes aux grands enjeux sociétaux qui traversent notre temps ».
Selon Fady Gemayel, président de l'Association des industriels libanais, l'innovation et la créativité qui résultent de la recherche permettent d'utiliser les universités de qualité et le « potentiel humain extraordinaire » qui caractérisent le Liban. Or, il a reproché aux entreprises libanaises de ne pas reconnaître assez le potentiel caché dans les universités et d'inciter les jeunes à quitter le Liban pour se diriger vers des laboratoires étrangers.
Une « fuite des cerveaux » dont le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, a attribué la responsabilité à l'État qui « crée une réalité négative concernant l'industrie et l'agriculture ». Et d'affirmer qu'il est nécessaire d'augmenter la part allouée à « la recherche dans le budget de l'État, dans les dépenses de l'économie libanaise et dans l'industrie ».
La cérémonie s'est poursuivie avec la conférence d'Iván Rodriguez, directeur de technologie et d'innovation à l'Université Alicante, sur l'impact du transfert technologique sur l'université. D'après lui, le transfert technologique est nécessaire pour que les chercheurs universitaires introduisent leurs innovations sur le marché et pour que les petites et moyennes entreprises profitent du savoir-faire des chercheurs. Les transferts – de biens d'équipements et TIC, de connaissances techniques ou scientifiques, etc. – permettent aux entreprises d'augmenter leur compétitivité et leur rentabilité, d'accéder aux infrastructures des universités et de réduire les risques techniques. De leur côté, les universités ont la possibilité d'accéder au marché et aux ressources de l'entreprise, ainsi que de professionnaliser leurs étudiants, à condition qu'elles s'adaptent aux besoins des entreprises.

Industrie pharmaceutique, agroalimentaire et ingénierie
Une table ronde a rassemblé par la suite l'ensemble des chercheurs universitaires et décideurs de politiques industrielles présents, en axant la thématique de la rencontre sur trois domaines confrontés à plusieurs défis : l'industrie pharmaceutique, l'agroalimentaire et l'ingénierie. Si on prend l'exemple de l'industrie pharmaceutique, le coût énorme lié à la découverte de médicaments innovateurs pourrait faire des chercheurs universitaires d'importants alliés. Selon Carole Abi Karam, présidente du syndicat des industries pharmaceutiques au Liban, une telle collaboration permettrait de simplifier plusieurs procédures coûteuses, comme la validation des résultats des tests physico-chimiques qui, pour l'instant, ne peuvent se réaliser que dans des laboratoires étrangers. Quant à l'industrie agroalimentaire, celle-ci est souvent confrontée à la montée de la demande de nouveaux produits, aux risques sur la santé humaine ou à la mise en conformité avec les normes internationales. Les chercheurs pourraient ainsi aider à identifier les besoins des consommateurs ainsi que des besoins sociaux et scientifiques. Enfin, en ingénierie, l'innovation est explosive depuis quelques années, ce qui peut avoir des implications sur la construction « non seulement des fusées et des voitures intelligentes non polluantes, mais aussi dans la réorganisation des espaces urbains », affirme Dolla Karam Sarkis.
Malgré leurs différences, la recherche et l'industrie possèdent un point commun : celui du transfert technologique. Pour l'industrie, l'université est une source d'expertise pluridisciplinaire et d'innovation technologique et d'équipements, tandis que pour l'université, l'industrie permet l'accès à des ressources et des nouveaux sujets de recherche, tout en introduisant les jeunes chercheurs dans le monde professionnel. Dans tous les cas, l'ensemble des intervenants semblent s'accorder sur un point essentiel : la collaboration entre industriels et chercheurs universitaires ne peut s'installer que dans un climat de confiance entre les deux parties.

Des chercheurs universitaires et nombre d'industriels ont pris part, lundi dernier, à la cérémonie d'ouverture de la Journée de la recherche organisée par le vice-rectorat à la recherche de l'Université Saint-Joseph de Beyrouth, en collaboration avec l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), sous le patronage du ministre de l'Industrie Hussein Hajj Hassan.La professeure Dolla Karam...

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