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À La Une - France

L'Euro-2016 protégé par une bulle aérienne

Une bulle de protection, associant avions de chasse et hélicoptères, va être déployée au dessus des stades durant tout l'Euro-2016 en France. AFP / KENZO TRIBOUILLARD

Une bulle de protection, associant avions de chasse et hélicoptères, va être déployée au dessus des stades durant tout l'Euro-2016 en France afin d'empêcher toute intrusion aérienne suspecte, explique le commandant de la Défense aérienne et des opérations aériennes, le général Jean-Jacques Borel.

 

 

Comment allez-vous assurer la protection de l'Euro ?

 

"Il existe un dispositif permanent de sûreté aérienne qui travaille 24 heures sur 24, 365 jours par an. Il est constitué de huit avions de chasse, cinq hélicoptères, un avion radar et un avion ravitailleur. Tout est coordonné à Lyon, au Centre national des opérations aériennes, qui est informé en direct de tous les vols dans le ciel de France et peut faire décoller avions et hélicoptères d'alerte situés aux quatre coins du territoire. Nous allons utiliser ce dispositif pour protéger l'Euro tout en le renforçant par un certain nombre de moyens supplémentaires. Tous les grands évènements ont donné lieu à des interventions, la COP21, le 14 juillet, les sommets de chefs d’État... L'incident classique c'est le petit avion qui n'a pas lu la documentation aéronautique et rentre par mégarde dans la zone."

 

 

Comment fonctionne concrètement une bulle aérienne?

 

"Nous commençons par organiser l'espace autour d'un site déterminé, avec des zones réglementées et des zones interdites. Tous les avions qui rentrent dans cet espace doivent satisfaire un certain nombre de règles : soit être en contact radio, soit avoir été déclarés, soit suivre un certain nombre de cheminements imposés. S'ils ne satisfont pas ces règles, ils sont considérés comme potentiellement dangereux. Les avions de chasse permettent d'intercepter des avions commerciaux, qui volent haut et vite, les hélicoptères ceux qui volent lentement et à basse altitude, typiquement les avions de tourisme. Si un avion de tourisme pénètre dans une zone interdite protégeant une centrale nucléaire, nous allons vérifier, en l'interrogeant à la radio, s'il a fait exprès d'entrer dans la zone ou pas. Si c'est une erreur de navigation ou s'il a eu une contrainte météo, nous allons l'accompagner pour sortir de la zone, le faire poser sur un terrain.
S'il ne répond pas à la radio et continue à se diriger vers la centrale, nous lui demandons de changer de route par des signes. S'il n'obtempère toujours pas, nous allons passer au tir de semonce. On ne lui tire pas dessus mais utilise des leurres infrarouges pour lui signifier que l'avion est armé et qu'il faut qu'il obéisse. Si la menace devient imminente, on peut demander au Premier ministre de nous autoriser à effectuer un tir de destruction. Les hélicoptères ont des tireurs d'élite embarqués. Les avions de chasse sont armés de missiles et de canons."

 

Quelle menace spécifique représentent les drones ?

 

"Il y a les microdrones et puis des drones un peu plus lourds capables d'emporter un certain nombre de charges. Ce peut être une caméra de télévision mais aussi une charge "agressive" (explosifs, ndlr). Pour lutter contre ces drones, nous avons développé un certain nombre de moyens de détection, d'identification et d'interception.
Sur le drone télépiloté on va simplement brouiller la télécommande. Il va s'arrêter, descendre et se poser. Sur les drones plus complexes pilotés par wifi ou programmés GPS ou centrale à inertie, on va brouiller le signal. On peut également prendre le contrôle du drone, se substituer au pilote pour le ramener à terre. L'idée, c'est de le neutraliser, pas forcément de l'abattre. Il peut être plus dangereux de détruire un drone s'il se trouve au-dessus d'une foule."

 

 

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