Un Américain déserteur de l'EI inculpé à son retour aux Etats-Unis

Un Américain qui avait rejoint le groupe Etat islamique avant de finalement s'enfuir, a été inculpé à son retour aux Etats-Unis de soutien matériel à une organisation terroriste, selon des documents judiciaires consultés jeudi par l'AFP.

Mohamad Jamal Khweis, âgé de 26 ans et originaire de Virginie (est), devait être présenté pour la première fois à un juge jeudi dans la journée, selon ces documents.

Khweis s'est rendu de lui-même à des soldats kurdes (peshmergas) le 14 mars près du mont Sinjar, dans le nord de l'Irak, une région contrôlée par les Kurdes, selon la déposition d'un agent de la police fédérale (FBI).

Les enquêteurs ont découvert dans ses appareils électroniques qu'il cherchait à rejoindre l'EI depuis décembre, avec des images du World Trade Center en flammes le 11 septembre 2001, de combattants et de dirigeants de l'EI, ainsi que des cartes d'Irak, de Syrie et de Turquie et de certains bastions de l'EI.

Le suspect a dit aux enquêteurs "qu'il s'était livré au groupe EI et qu'ils l'avaient manipulé", selon cette déposition. "Le prévenu a affirmé qu'il savait que l'EI voulait attaquer et détruire les Etats-Unis. Le prévenu a affirmé que l'EI voulait prendre le contrôle de l'Amérique".

Mohamad Jamal Khweis doit être présenté au juge John Anderson du tribunal fédéral d'Alexandria, en Virginie, près de Washington. Dans une vidéo publiée par des médias kurdes après son arrestation, Khweis décrit ses contacts avec l'EI avant de déclarer avoir renoncé à l'idéologie extrémiste et violente du groupe jihadiste. Mais Khweis a dit ensuite au FBI avoir "fourni des informations erronées dans la vidéo pour se protéger".

Khweis a expliqué aux enquêteurs avoir été séduit par l'EI parce qu'il pensait que ses militants étaient engagés dans des "initiatives de paix et humanitaires".
Alors qu'il était en route vers les territoires de l'EI, Khweis a vendu sa voiture et s'est arrêté à Londres pour envoyer un message à "un membre du clergé musulman très connu qui soutient le terrorisme", selon la déposition.

En Turquie, il a utilisé le code "green bird" indiquant son soutien à un jihad violent, ou guerre sainte, afin que les recruteurs de l'EI acceptent de discuter avec lui.
Depuis sa maison à Raqqa, en Syrie, Khweis a enfin affirmé à un autre combattant de l'EI qu'il voulait perpétrer des attentats suicide.