Quand les vibes s’échouent sur le sable de Rmeilé

Samedi et dimanche derniers, les hippies et les amoureux de musique se sont rejoints sur la plage de Rmeilé, pour danser toute la nuit sur de l'électro et du sable chaud au Sandance Festival.
À l'entrée du camp, un sigle Peace and Love géant accueille les visiteurs. Ces derniers arrivent l'un après l'autre, posent leurs sacs à dos au milieu des tentes éparses qui colorent le sable de la Beach 45 de Rmeilé. En maillot de bain, cheveux en bataille, dreadlocks pour certains, souriants et insouciants sous le soleil matinal, ils allument leurs narguilés, dessinent des visages heureux au son de la guitare, le regard tourné vers le large. Les rires se mêlent à la musique et aux effluves d'encens. Ambiance de vacances et de relaxation pour certains, alors que d'autres s'entraînent activement avant le début des festivités. Ils s'élancent au milieu des étalages colorés, faits de bois et de motifs, de plumes légères et aériennes, bleues, jaunes, rouges, vertes, le tout réalisé à la main. On aperçoit leurs longues nattes qui se balancent et tournoient autour des corps musclés et acrobates; on admire leurs mouvements qui se croisent et se détachent, avec maîtrise et précision. Au même instant, une session yoga débute: les mains se joignent, les gestes s'unissent au son d'une voix et d'instruments qui les guident et les invitent à trouver l'harmonie...
Lancé il y a 8 ans, le festival de musique de Nicole Salmane cherche à promouvoir un mode de vie écologique: au départ, il s'agissait de quatre jours de camping dans la nature, près d'une rivière dans la forêt, pour écouter de l'électro. Face aux difficultés rencontrées pour mettre en place cet événement, Forestronika est remplacé en 2014 par le Sandance Festival, sur deux jours.
Bientôt, la nuit dépose un voile de mystère et d'impatience sur le camp. De petits lampions s'allument, avec le sigle Peace & Love qui resplendit dans la nuit. Les lumignons dessinent un chemin qui conduit à la scène, propose une halte dans un bistro – aux airs des paillottes des Caraïbes – construit pour l'occasion. Le ton monte: Ziad Ghosn, Fady Ferraye, Pablo et Dansz sont aux commandes de leurs instruments. Le DJ repousse toujours plus loin les limites du rythme. Minuit tombe et passe. Le mur du son avec, probablement. Plus temps de discuter. Chacun vibre désormais et se laisse porter par le rythme: celui des vagues et des vibes, des danses et des basses. Au loin, des feux de camp: succinctement révélées par le jaillissement des flammes ou de boules de feu, des formes humaines se profilent et se meuvent vaguement à l'horizon. La nuit emportera ces ombres dans des abysses profonds. Au petit matin, elles sont toujours là. Les feux n'ont pas faibli. Les pas de danse non plus. Comme si les festivaliers venaient à peine d'arriver...