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Tatars de Crimée: discrète commémoration de leur déportation par Staline

Les Tatars de Crimée, communauté musulmane autochtone qui subit une forte pression des autorités russes depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne, commémoraient en toute discrétion mercredi les 72 ans de leur déportation par Staline.

Depuis ce rattachement de la Crimée à la Russie en mars 2014, soit pour la troisième année de suite, les Tatars ont renoncé à organiser leur grand rassemblement traditionnel dans le centre de Simféropol, la capitale de la péninsule.
"Cela ne sert à rien. Un prétexte sera trouvé pour refuser le rassemblement et le considérer comme dangereux", a déclaré cette semaine à l'AFP le leader historique des Tatars, Moustafa Djemilev, interdit d'entrée en Crimée par les autorités russes et qui vit à Kiev. "Nous recommandons aux Tatars de Crimée de se rendre sur les monuments commémoratifs, de déposer des fleurs et de prier pour les victimes de la déportation", a-t-il ajouté.

Selon lui, plusieurs militants tatars ont déposé des demandes de rassemblement en Crimée mais toutes ont été refusées. Quelques centaines sont tout de même venus se recueillir tout au long de la journée devant le monument commémorant la déportation devant la gare de Simféropol, selon une journaliste de l'AFP.

"Aujourd'hui, pleurer tous ensemble est impossible donc je suis venue ici", explique à l'AFP Oulvié Chevkieva. "Nous sommes forcés au silence. Nous nous sentons comme des otages qui ne pouvons même pas pleurer", regrette Emine Avamilieva, membre du Medjlis, l'Assemblée des Tatars de Crimée qui a été qualifiée d'"organisation extrémiste" par la justice russe fin avril.

A Bakhtchissaraï, la "capitale" des Tatars de Crimée, des centaines d'autres ont pu se recueillir devant la gare. En Ukraine, une minute de silence a été respectée en mémoire des victimes de cette déportation. La chanteuse ukrainienne Jamala, une Tatare de Crimée, a remporté la semaine dernière le concours de l'Eurovision grâce à une chanson évoquant cette histoire.
La quasi-totalité des Tatars -- l'une des principales communautés de Crimée à la veille de la Seconde Guerre mondiale-- ont été déportés en mai 1944 en Asie centrale sur ordre de Staline qui les accusait de collaboration avec les nazis.
Aujourd'hui ils représentent 12% de la population en Crimée, soit près de 270.000 personnes.

Les Tatars de Crimée, communauté musulmane autochtone qui subit une forte pression des autorités russes depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne, commémoraient en toute discrétion mercredi les 72 ans de leur déportation par Staline.
Depuis ce rattachement de la Crimée à la Russie en mars 2014, soit pour la troisième année de suite, les Tatars ont renoncé à organiser leur grand...