Autriche : Paris "inquiet" d'une possible victoire de l'extrême droite à la présidentielle

Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault s'est montré "inquiet" d'une possible victoire de l'extrême droite lors de l'élection présidentielle en Autriche dimanche, a rapporté mercredi le porte-parole du gouvernement socialiste à l'issue d'un Conseil des ministres.

"Ce matin, le ministre des Affaires étrangères a été assez inquiet sur les résultats possibles de cette élection présidentielle. On a là, liées à la crise migratoire, des situations politiques qui sont lourdes de conséquences", a déclaré Stéphane Le Foll lors dans son compte-rendu devant la presse à l'Elysée.

Le candidat FPÖ (extrême droite) Norbert Hofer est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle autrichienne le 24 avril avec 35% des voix. Les sociaux-démocrates et les conservateurs, qui gouvernent ensemble depuis 2007, ont subi un revers inédit au premier tour de l'élection avec l'élimination de leurs deux candidats. M. Hofer affrontera au second tour dimanche l'ancien patron des Verts, Alexander Van der Bellen (21,3%).

Le président autrichien, élu pour six ans, ne participe pas à la gestion quotidienne du pays mais dispose de pouvoirs étendus, notamment celui de nommer un nouveau chancelier et de dissoudre le Parlement.
L'arrivée d'un chef de l'Etat, voire d'un exécutif d'extrême droite dans un pays européen, interviendrait alors que l'Union européenne peine déjà à se mettre d'accord pour gérer l'afflux de réfugiés.

Le gouvernement d'union entre les sociaux-démocrates et les conservateurs a durci ces derniers mois la position de l'Autriche sur l'accueil des migrants, condition exigée par la droite qui a divisé le SPÖ social-démocrate.

Le porte-parole du gouvernement français a réaffirmé l'attachement de la France à trouver au niveau européen, avec l'Allemagne premier partenaire de l'Autriche, des solutions à la crise migratoire.
"La France continuera à oeuvrer à la fois à la solidarité à l'échelle européenne" et à trouver "avec l'Allemagne, en Europe, des solutions à ces mouvements migratoires, pour les organiser, les cadrer, et éviter que l'Europe ne puisse pas maîtriser ces flux migratoires", a déclaré M. Le Foll.
En France, la chef du parti d'extrême droite Front national, Marine Le Pen, est donnée présente au second tour de l'élection présidentielle de 2017 par tous les sondages.