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Liban - L’éclairage

Le spectre de l’insécurité au Liban plane sur la tournée internationale de Kaag

Sigrid Kaag a mis en garde contre un potentiel dérapage sécuritaire provoqué par des parties lésées par les négociations autour de la crise syrienne. Photo d’archive par Sylviane Zehil

La peur d'une déstabilisation sécuritaire du Liban, et, par extension, la nécessité d'élire un président de la République au plus vite sont au cœur des entretiens politiques de Sigrid Kaag, représentante du secrétaire général de l'Onu au Liban. Mme Kaag a déjà mis en garde les responsables politiques locaux et étrangers sur le risque d'une escalade sécuritaire qui affecterait la stabilité interne : cette escalade serait provoquée par des parties politiques internes et/ou étrangères, lésées par les développements en Syrie.
À ce sujet, les responsables de sécurité libanais assurent que les forces de l'ordre et l'armée sont prêtes à faire face à toute tentative de déstabilisation de la scène interne, par une prolongation du statu quo. La situation régionale actuelle, poursuivent-ils, n'est pas propice aux changements radicaux, mais plutôt aux négociations et au dialogue, afin de régler les crises sans altérer les frontières de Sykes-Picot.
Pour toutes ces raisons, Sigrid Kaag aborde avec ses interlocuteurs « les solutions pour l'échéance présidentielle qui redynamisera les institutions et consolidera la lutte des forces de l'ordre contre le terrorisme ». Ces soucis l'ont accompagnée à Paris la semaine dernière, ainsi qu'à Riyad et Téhéran, puis New York. Mme Kaag devrait se rendre bientôt à Moscou.
Comme Sigrid Kaag, des responsables français craignent que les négociations en vue d'un règlement de la crise en Syrie déplaisent à certaines parties lésées, qui voudront utiliser la scène libanaise comme une carte leur permettant d'affermir leur position dans les négociations. Un responsable occidental se dit persuadé que le camp palestinien de Aïn el-Héloué (Saïda), qui a connu récemment des troubles, sera un passage obligé pour les fauteurs de troubles : il évoque une concurrence entre les organisations extrémistes et des services de renseignements régionaux pour la mainmise sur le camp, qui sera ultérieurement utilisé comme carte de pression. Des parties libanaises chercheraient également à faire de même, selon les forces de sécurité.
Un diplomate arabe en poste à Paris révèle que le dossier de Aïn el-Héloué était au cœur des discussions entre le président français François Hollande et le président palestinien Mahmoud Abbas, lors d'une récente visite du second à Paris. Le président français a demandé à son homologue palestinien de faire en sorte que le mouvement Fateh assure la sécurité dans les camps, en coordination avec les forces armées libanaises.
Dans la même logique, des diplomates occidentaux ont appelé les forces régionales à séparer le dossier libanais des crises régionales, en vue d'empêcher une quelconque puissance d'utiliser ce pays comme carte de pression. Sur la scène interne, des sources des forces de sécurité indiquent qu'il y a une volonté affichée des forces du 8 et du 14 Mars pour préserver la stabilité. Dans ce cadre, la visite prochaine de Sigrid Kaag à Moscou aura pour objectifs principaux de dynamiser le rôle iranien dans la recherche de solution et d'encourager à une séparation du dossier libanais des autres crises, et à l'élection d'un président.

La peur d'une déstabilisation sécuritaire du Liban, et, par extension, la nécessité d'élire un président de la République au plus vite sont au cœur des entretiens politiques de Sigrid Kaag, représentante du secrétaire général de l'Onu au Liban. Mme Kaag a déjà mis en garde les responsables politiques locaux et étrangers sur le risque d'une escalade sécuritaire qui...

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