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Liban - Municipales

Quatre nouveaux candidats à Beyrouth sous le signe du défi au pouvoir

La « campagne citoyenne » entend essaimer via un autobus dans toutes les régions libanaises.

Le mouvement "Citoyens et citoyennes dans un État", dirigé par l'ancien ministre libanais Charbel Nahas, et qui brigue la course aux municipales, a annoncé dimanche la liste de ses candidats à Beyrouth. Photo tirée de la page Twitter @mmfidawla

« Il est temps de briser les prisons communautaires dans lesquelles les Libanais sont enfermés, de sorte à les faire passer du statut de sujets à celui de citoyens au sein d'un État digne de ce nom ».
C'est par cette idée forte que le mouvement « Citoyens et citoyennes dans un État » (« Mouwatinoun wa mouwatinat fi dawla »), dirigé par l'ancien ministre Charbel Nahas, a inauguré hier sa campagne électorale en prévision des élections municipales, avant d'annoncer la liste des candidats du mouvement qui se présenteront à Beyrouth. Il s'agit de Ghada Yafi, Yasser Sarout, Georges Sfeir et Charbel Nahas lui-même.
Lors d'une tournée à thème dans un bus qui a sillonné la capitale deux jours durant, les membres du mouvement se sont arrêtés au théâtre al-Madina pour exposer les grandes lignes de leur programme et les principes généraux qui guideront leur campagne.
Quelques jours après l'annonce de la liste soutenue par le mouvement Beyrouth Madinati, qui se présente avec 24 candidats, soit une liste complète, le mouvement « Citoyens et citoyennes dans un État » annonce officiellement qu'il mènera la bataille électorale avec quatre candidats uniquement à Beyrouth. Limitant leur ambition dans la capitale, les membres du mouvement entendent toutefois l'élargir par une plus large représentation géographique, puisqu'ils entendent présenter des candidats dans toutes les autres régions libanaises. C'est sur ce point notamment que se démarque ce mouvement par rapport à Beyrouth Madinati, dont les objectifs resteront confinés à la capitale et à son développement.
Charbel Nahas a affirmé sans ambages que l'action de son mouvement s'inscrit dans le cadre d'une « bataille politique par excellence » d'envergure nationale. « Tout comme Beyrouth est notre ville, Tripoli et le reste des régions libanaises le sont tout autant. L'idée était de ne pas lancer un projet partiel, mais qui s'étend sur l'ensemble du Liban », a confié l'ancien ministre à L'Orient-Le Jour.
La bataille se veut donc éminemment politique, transcommunautaire par excellence, et inscrite dans une logique démocratique laïque à propension sociale. « Notre adversaire n'est certainement pas le groupe de Beyrouth Madinati. Mais le pouvoir corrompu en place qui a fait faillite », a martelé l'ancien ministre, dénonçant avec virulence le « fractionnement du pays pour mieux l'assujettir à l'emprise des zaïms communautaires ».
« Nous sommes en pleine compétition avec ces derniers. Leur prétendue force – à laquelle il faut ajouter le pouvoir de l'argent –, ils la détiennent par bribes, car c'est un regard parcellaire et sectaire qu'ils portent sur le Liban », a encore dénoncé M. Nahas avant d'affirmer : « Nous, nous serons présents partout. »
C'est ce qui explique d'ailleurs le choix de leur « vecteur de communication », un bus libellé au nom des différentes mohafazats où il s'arrêtera à chaque étape, à la manière d'une ligne de métro. Les candidats seront progressivement annoncés et la campagne disséminée aux quatre coins du pays. D'ici à une semaine, le mouvement rendra publics les noms de ses candidats dans le mohafazat de Baalbeck-Hermel. Et ainsi de suite.

« Le leur fait du surplace »
Inaugurant sa campagne dans la capitale, le mouvement avait prévu de faire circuler un autobus dans les rues de Beyrouth, samedi et dimanche derniers ainsi qu'aujourd'hui, afin de sensibiliser les citoyens à diverses questions, notamment la pauvreté, la laïcité, les biens maritimes publics, la crise du secteur des médias, l'émigration des jeunes, le problème du traitement des déchets et les transports publics.
« À la différence de la classe politique, notre bus fait le tour du Liban, alors que le leur fait du surplace », a ironisé M. Nahas avant d'ajouter : « Le problème auquel la classe politique fait actuellement face, c'est qu'elle ne trouve plus de passagers à bord. »
Dans un communiqué, les membres du mouvement ont pointé du doigt la passivité et la capitulation des citoyens devant les injustices cumulatives. « Au lieu de résister, les Libanais se sont retirés de la vie publique et sont allés trouver refuge dans des cercles étroits tels que la famille, les associations et les clubs en s'isolant et en rejetant les autres », précise le texte du communiqué. Dénonçant les discours politiques « qui ne s'adressent qu'aux communautés respectives », l'ancien ministre a indiqué que les chefs de file et zaïms ne sont aucunement concernés par les citoyens qui se trouvent en dehors de ce cadre.
« Chacun de ces chefs évolue à l'intérieur d'une prison communautaire où il joue au petit chef. Le problème est qu'ils comptent sur les Libanais pris en otage et qui acceptent à ce jour de rester confinés dans cette prison », a-t-il dit, avant d'appeler les citoyens « gouvernés par la logique du défaitisme » à se libérer de ce joug.

« Il est temps de briser les prisons communautaires dans lesquelles les Libanais sont enfermés, de sorte à les faire passer du statut de sujets à celui de citoyens au sein d'un État digne de ce nom ».C'est par cette idée forte que le mouvement « Citoyens et citoyennes dans un État » (« Mouwatinoun wa mouwatinat fi dawla »), dirigé par l'ancien ministre Charbel Nahas, a...

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