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Liban - Les 101 ans du génocide arménien - tribune

Nous pardonnerons, à condition que...

Le 24 avril 1915. Une date pénible à prononcer, ancrée dans nos mémoires quand débuta le calvaire des Arméniens vivant en Anatolie. Après plus d'un siècle, la Turquie, intransigeante, s'obstine toujours à nier le terme du génocide qu'elle a planifié et exécuté à travers des massacres et des déportations massives de milliers d'Arméniens jetés sur le chemin de l'exode dans des conditions inhumaines et atroces. D'ailleurs, le comportement turc vis-à-vis des populations chrétiennes s'est de tout temps manifesté d'une manière brutale, poussé jusqu'à commettre des massacres. Au XIXe siècle déjà et plus précisément en 1896, des Arméniens et des Grecs furent éliminés dans la région d'Adana, provoquant la mort de 80 000 innocents en un an ! Étaient-ce les prémices et le signe avant-coureur d'un génocide à grande échelle se profilant à l'horizon ?
En Anatolie, la minorité chrétienne, représentée par les Arméniens, était reléguée au second plan, malgré son efficacité en tant qu'élément actif et intelligent, aidant à la prospérité de la Turquie. Quand la Première Guerre mondiale fut déclarée, Enver Pasha et Talaat Bey, dirigeants politiques à l'époque, profitèrent de l'occasion, avec l'aval du général Atatürk pour se débarrasser, comme ils l'avouaient, de la communauté arménienne en commettant les pires sévices à leur encontre. Chassés de leurs foyers, déportés, torturés, des milliers d'Arméniens payèrent de leur sang. Les témoignages des rescapés miraculés de ce génocide demeureront l'un des épisodes les plus choquants et horrifiants de l'histoire moderne du crime international.
Même à cette époque-là, les brutalités commises envers les Arméniens furent dénoncées par plusieurs responsables étrangers. Aujourd'hui, le Parlement européen, les pays du Moyen-Orient, rejoints par des historiens et des gouvernements à travers le monde, pénalisent la négation par la Turquie du génocide arménien. Il est temps, qu'après plus d'un siècle, les dirigeants et responsables actuels de la Turquie reconnaissent ce massacre ayant causé la disparition de plus d'un million et demi de personnes. Ils doivent surtout reconnaître leur souffrance et leur torture par respect pour leur mémoire, s'ils souhaitent faire la paix avec le passé et renouer des relations saines avec l'Arménie, à l'exemple de l'Allemagne qui a reconnu l'Holocauste en présentant ses excuses au peuple juif.
Nous, les chanceux descendants de nos aïeux, rescapés de ce génocide, resterons fidèles à leur souvenir. Nous pardonnerons, certes, et nous essayerons de cicatriser les blessures de nos cœurs qui saignent en pensant à leur calvaire, à condition que le gouvernement actuel d'Ankara accepte et reconnaisse les erreurs commises et présente ses excuses au peuple arménien. Il est temps que les frontières de la haine entre les peuples cèdent la place à l'entente et la fraternité, afin de permettre à l'humanité tout entière de vivre dans la paix.

Le 24 avril 1915. Une date pénible à prononcer, ancrée dans nos mémoires quand débuta le calvaire des Arméniens vivant en Anatolie. Après plus d'un siècle, la Turquie, intransigeante, s'obstine toujours à nier le terme du génocide qu'elle a planifié et exécuté à travers des massacres et des déportations massives de milliers d'Arméniens jetés sur le chemin de l'exode dans des...

commentaires (1)

En Vendée, on trouve, collé sur les voitures, ce beau slogan: "La Vendée pardonne, mais elle n'oublie pas". En référence, bien sûr, au génocide - que notre république refuse toujours de reconnaître - commis par les troupes révolutionnaires, sur ordre de la Convention.

Yves Prevost

06 h 42, le 23 avril 2016

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Commentaires (1)

  • En Vendée, on trouve, collé sur les voitures, ce beau slogan: "La Vendée pardonne, mais elle n'oublie pas". En référence, bien sûr, au génocide - que notre république refuse toujours de reconnaître - commis par les troupes révolutionnaires, sur ordre de la Convention.

    Yves Prevost

    06 h 42, le 23 avril 2016

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