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Moyen Orient et Monde - Conflit

Les violations de la trêve au Yémen se multiplient

Les belligérants minimisent les violations du cessez-le-feu.

Des femmes yéménites passent devant les forces loyalistes à Aden. Saleh al-Obeidi/AFP

Le Yémen a été le théâtre de nouveaux combats et de raids aériens hier, au premier jour d'un cessez-le-feu agréé par les belligérants.
Selon les rebelles cités par leur agence, il y a eu 33 violations de la trêve avec au moins un raid aérien de la coalition dans la région de Taëz et des opérations loyalistes au sol à Karish, Nahm et Marib. A Taëz, ville en partie assiégée par les houthis, les loyalistes ont quant à eux fait état de 25 violations de la trêve et d'un civil tué lors d'un bombardement rebelle, mais ils ont assuré que leur riposte se limitait « à l'autodéfense ». De plus, trois soldats pro-Hadi ont été tués dans des accrochages à Nahm et deux autres à Taëz, selon des sources militaires. En revanche, la capitale yéménite Sanaa, aux mains des houthis, a été épargnée depuis dimanche par la coalition, selon un photographe de l'AFP.
Appliqué depuis minuit, le cessez-le-feu est globalement respecté, malgré des violations « commises par les rebelles chiites », a assuré hier à l'AFP le général Mohammad Ali al-Makdashi, chef d'état-major des forces loyales au président Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par une coalition arabo-sunnite. Ces violations sont « mineures », a dit le porte-parole de la coalition sous commandement saoudien, le général Ahmad Assiri. « C'est le premier jour et nous devons faire preuve de patience. Cela ira mieux de jour en jour », a-t-il déclaré à l'AFP. Les rebelles houthis, tout comme les forces gouvernementales et la coalition menée par Riyad, ont annoncé clairement qu'ils acceptaient le cessez-le-feu et s'engageaient à le respecter.

« Nous voulons une paix durable »
La trêve « semble bonne », a affirmé le Premier ministre Ahmad ben Dagher, minimisant les violations. « Nous voulons une paix durable » au Yémen où « les armes seront exclusivement aux mains de l'État », a-t-il dit lors d'un entretien avec le médiateur de l'Onu dans la capitale saoudienne.
La communauté internationale s'inquiète du coût humain d'un conflit ayant fait 6 300 morts en un an, pour moitié des civils, et 30 000 blessés, tandis que 2,4 millions de Yéménites ont été déplacés et 80 % de la population a besoin d'une assistance humanitaire, selon l'Onu .
Le médiateur de l'Onu Ismaïl Ould Cheikh Ahmad a pour sa part qualifié la trêve « d'essentielle, d'urgente et d'indispensable » car « le Yémen ne peut pas se permettre de perdre davantage de vies ». L'Onu s'apprête à organiser le 18 avril à Koweït de nouveaux pourparlers de paix entre le gouvernement et le camp rebelle. « Il reste encore beaucoup de travail pour garantir le plein respect de la cessation des hostilités et la reprise des discussions de paix au Koweït », a-t-il reconnu. Il faudra « des compromis difficiles de la part de toutes les parties, du courage et de la détermination ». L'Onu prévoit de négocier un accord de partage du pouvoir au Yémen. Mais le président Hadi insiste sur la mise en application de la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l'Onu, qui somme les houthis de se retirer des zones conquises et de restituer les armes lourdes pillées à l'armée. Trois autres cessez-le-feu avaient rapidement volé en éclats en 2015. Des experts estiment toutefois que cette trêve a plus de chances de tenir, l'Onu ayant bien préparé le terrain et prévu des commissions mixtes pour la faire appliquer. « Nous avons peur, nous voulons un arrêt total de la guerre, car nous redoutons la reprise des raids aériens à tout moment », a déclaré une étudiante de Sanaa, Lama al-Wajih, résumant un sentiment largement répandu dans la capitale.

(Source : AFP)

Le Yémen a été le théâtre de nouveaux combats et de raids aériens hier, au premier jour d'un cessez-le-feu agréé par les belligérants.Selon les rebelles cités par leur agence, il y a eu 33 violations de la trêve avec au moins un raid aérien de la coalition dans la région de Taëz et des opérations loyalistes au sol à Karish, Nahm et Marib. A Taëz, ville en partie assiégée par...
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