Darfour : Washington s'inquiète des conditions d'organisation du référendum

Le département d'Etat américain s'est inquiété samedi des conditions d'organisation d'un référendum dans la région soudanaise du Darfour, estimant qu'en l'état il saperait le processus de paix en cours.

"Si elle se tient dans les conditions et selon le règlement actuels", cette consultation "ne pourra pas être considérée comme l'expression crédible de la volonté des habitants du Darfour", a prévenu Washington, dans un communiqué du département d'Etat.
Sous cette forme, le référendum "va saper le processus de paix actuellement en cours", a ajouté un porte-parole du chef de la diplomatie américaine, John Kerry.

Le scrutin, qui doit se dérouler de lundi à mercredi inclus, offre aux électeurs de choisir entre le maintien de cinq Etats distincts et une refonte qui ferait du Darfour une seule et même région, ce qu'il était jusqu'en 1994.
Le président soudanais Omar el-Béchir est favorable au statu quo, tandis que les observateurs estiment que le maintien renforcerait encore le contrôle du pouvoir sur cette région d'environ 500.000 km2 aux réserves naturelles importantes (pétrole, uranium et cuivre).

"L'insécurité au Darfour et le recensement inadéquat des habitants originaires du Darfour vivant dans des camps (de déplacés) ne permet pas une participation suffisante" au scrutin, a précisé ce porte-parole du département d'Etat, Mark Toner.

Autre sujet d'inquiétude, la décision de la commission d'organisation du référendum de ne pas accepter l'inscription des habitants originaires du Darfour mais vivant à présent à l'extérieur de la région, qui exclut "des millions" de personnes, selon le communiqué.

Le Darfour est le théâtre de combats entre des groupes rebelles armés d'origine non arabe et les forces gouvernementales.
Considérant que ces combats n'étaient pas propices à l'organisation d'un scrutin, les principaux groupes rebelles ont appelé au boycott de la consultation.