Brésil : "le gouvernement Rousseff est fini", dit le chef de l'opposition

Le gouvernement de la présidente brésilienne de gauche Dilma Rousseff "est fini", a affirmé mardi le chef de l'opposition Aecio Neves, promettant de soutenir son successeur si la chef de l'Etat est destituée par le Parlement.

"Le gouvernement de Dilma est fini", a déclaré M. Neves lors d'une conférence de presse quelques heures avant la probable officialisation par le parti centriste PMDB, allié incontournable de la coalition au pouvoir, de sa rupture avec Mme Rousseff.
"La sortie du PMDB referme le cercueil d'un gouvernement moribond", a-t-il lancé, accompagné de plusieurs dirigeants de partis d'opposition soutenant la procédure de destitution à l'encontre de la présidente, pour maquillage présumé des comptes publics.

Aecio Neves, social-démocrate battu de peu par Dilma Rousseff lors de la présidentielle de 2014, s'est réuni la semaine dernière avec le vice-président Michel Temer, patron du PMDB, appelé à remplacer la chef de l'Etat jusqu'aux élections générales de 2018 si elle est destituée.

"Nous avons la responsabilité du jour d'après. Notre premier accord doit être autour d'un programme d'urgence", a-t-il estimé, mais Michel Temer "devra démontrer qu'il est en mesure de conserver notre soutien en acceptant un programme qui impliquera des sacrifices douloureux pour le pays".
Le parti de M. Neves, le PSDB (droite), réunira lundi prochain sa direction pour discuter du programme qui devrait être appliqué face à la crise économique historique qui secoue le Brésil.

Il faudra 342 députés sur 513 (les deux tiers) pour prononcer la mise en accusation de Dilma Rousseff devant le Sénat, un vote attendu mi-avril.
Le Sénat devra ensuite, environ 10 jours plus tard, ratifier cette décision par majorité simple, ce qui écarterait du pouvoir la présidente pour une période maximale de 180 jours.
Il faudrait, enfin, un vote de deux tiers des sénateurs (54 sur 81) pour prononcer la destitution de Mme Rousseff.