Brésil : 62% des députés croient que Rousseff sera destituée (sondage)

Près de deux tiers (62%) des députés brésiliens pensent que la présidente de gauche Dilma Rousseff, accusée de maquillage des comptes publics, sera destituée par le Parlement, selon un sondage publié dimanche dans le journal O Dia.

"En trois semaines à peine, le pourcentage a presque triplé", a souligné Murillo Aragao, directeur de la société de sondages Arko Advice, qui a réalisé l'enquête, effectuée du 15 au 17 mars auprès d'un échantillon représentatif de 100 députés (sur 513) de 23 partis différents.

Dans le dernier sondage similaire, réalisé en février, seuls 24,5% des députés interrogés pensaient ainsi.
Pour mettre en accusation Dilma Rousseff, il faut le vote de deux tiers (342 sur 513) des députés, puis un vote à majorité simple du Sénat. En cas de vote favorable, elle sera écartée de ses fonctions pendant 180 jours maximum. Il faudrait ensuite les deux tiers des sénateurs (54 sur 81) pour la destituer.
Mais la procédure doit d'abord être lancée par la Commission spéciale de 65 députés qui a commencé à étudier la question vendredi et remettra son rapport au terme de 15 séances plenières de la Chambre.

Un autre sondage de la société Arko Advice, réalisé jeudi et également publié dimanche dans O Dia, montre que cette commission est divisée : 32 membres approuvent la destitution, 31 sont contre et deux restent indécis. Mais "le panorama peut changer très rapidement", prévient Murillo Aragao.

Parmi les Brésiliens, les opinions favorables à la procédure de destitution progressent: un sondage de Datafolha publié samedi l'a chiffrée à 68% de la population, huit points de plus qu'en février.
Le géant émergent de l'Amérique latine est actuellement secoué par un séisme politico-judiciaire, le Parti des travailleurs (PT) au pouvoir étant menacé par le risque de destitution de la présidente et le gigantesque scandale de corruption autour du géant pétrolier d'Etat Petrobras.