Le chef du bloc du Changement et de la Réforme, le député Michel Aoun, a appelé ses partisans à « ne pas perdre espoir » et à « affûter leurs armes ».
« Nous avons la volonté et les capacités de réaliser le changement et d'utiliser tous les moyens légitimes pour parvenir à l'objectif que nous voulons », a affirmé le fondateur du Courant patriotique libre (CPL), hier soir, lors d'un dîner célébrant le 27e anniversaire de la « guerre de libération » contre l'armée syrienne au Liban, que le général Aoun, à l'époque chef d'un cabinet de transition militaire, avait initiée le 14 mars 1989.
Dans son discours, Michel Aoun a repris l'essentiel de ses positions politiques de ces dix dernières années, sans y apporter de changements substantiels.
Après avoir félicité le CPL pour les élections qui viennent de s'y tenir, M. Aoun a qualifié sa formation de « premier parti démocratique de la base jusqu'au sommet ».
Il est ensuite revenu à la date du 14 mars 1989. « Ils ont tenté de nous encercler avec des forces illimitées, tant sur le plan financier que militaire, économique et diplomatique. Ils ont voulu nous placer devant le fait accompli. J'avais deux choix : me rendre ou résister. Même perdant, je préservais ainsi mon droit à l'indépendance. Nous avons refusé de nous rendre, quand bien même le feu s'est abattu sur nous de toutes parts, au palais présidentiel » de Baabda, a-t-il indiqué. « Nous avons été sauvés par un miracle, mais nous nous sommes battus pour préserver la souveraineté, la liberté et l'indépendance », a ajouté l'ancien chef de gouvernement de transition.
Évoquant brièvement son récent accord avec les Forces libanaises, qui « a vu le jour grâce à notre volonté et celle des Libanais, sans compter les appels des hommes de religion soucieux de l'intérêt du pays », Michel Aoun s'est élevé contre « la corruption au pouvoir » et « la résistance à toute pratique réformiste », déplorant des « lois en décrépitude, des prorogations anticonstitutionnelles et illégitimes », et une « perte d'autorités de références pour gérer le pays ».
Selon lui, « la maladie, aujourd'hui, c'est la loi électorale, qui a créé un déséquilibre et une absence de parité et de participation ». « Les chrétiens ne réclament pas de réduire le nombre de députés musulmans. Ils veulent élire leurs députés. Il y a un déséquilibre au niveau de la répartition géographique. Les chrétiens ont vécu dans 22 cazas avec toutes les communautés, c'est pourquoi ils sont devenus une minorité lorsqu'ils se sont répartis sur tout le territoire », a-t-il estimé.
Aussi a-t-il appelé à une loi électorale basée sur la proportionnelle, pour permettre aussi bien à la majorité qu'à la minorité d'être convenablement représentées, sans injustices. Au passage, Michel Aoun a souligné l'illégitimité du Parlement actuel, qui a prorogé deux fois son mandat depuis 2013, se servant de cet argument pour justifier son boycott de l'élection présidentielle. « Comment un Parlement illégal illégitime peut-il élire un président de la République légal et légitime ? » a-t-il souligné.
Le chef du bloc du Changement a en outre précisé qu'il « ne souhaite pas modifier Taëf, contrairement à ce dont ils nous accusent », s'en prenant à la caste politique au pouvoir depuis 1990, qui a tenté d'empêcher son retour avant les élections de 2005, a-t-il ajouté, en allusion à une délégation du 14 Mars qui s'était à l'époque rendue à Paris et qui lui avait rendu visite.
« Ils nous ont volé l'objectif, la date et le slogan, et se sont fait appeler 14 Mars. Mais aujourd'hui, le 14 Mars made in Taïwan est tombé, seul l'original est resté », a-t-il martelé, sous les applaudissements.
Revenant à la charge, il a lancé : « Je suis le grand-père, le père et la mère de l'opposition. »
M. Aoun a ensuite abordé la question des élections législatives, à l'ombre de la vacance présidentielle, jetant sur le 14 Mars la responsabilité du blocage institutionnel. « Ceux qui bloquent les élections législatives craignent la défaite. Nous avons proposé l'élection du président au suffrage universel pour en finir avec cette caste de députés, ils ont refusé. Ils ont également refusé les législatives, parce qu'ils ont peur de perdre leur majorité », a-t-il noté.
« Pourquoi le chef du Parlement et le président du Conseil sont-ils les plus populaires au sein de leur communauté. Pourquoi cette règle n'est-elle enfreinte que lorsqu'il s'agit d'élire le président de la République ? » a ajouté l'ancien chef du CPL, soulignant qu'il dispose de la « majorité populaire » qui devrait lui permettre d'accéder à la présidence.
Liban - Partis
Aoun : Le 14 Mars « made in Taïwan » est tombé, seul reste l’original
OLJ / le 15 mars 2016 à 01h57
commentaires (5)
ORIGINAL ZIMBABWEEN ? OU DE QUELQUE ATOLL CRABIEN ?
LA LIBRE EXPRESSION
22 h 47, le 15 mars 2016