Boris Johnson critique le soutien d'Obama à un maintien du Royaume-Uni dans l'UE

Le maire de Londres Boris Johnson a accusé lundi Barack Obama d'"hypocrisie" après l'annonce par un quotidien britannique de la visite du président américain fin avril au Royaume-Uni pour soutenir le maintien du pays dans l'Union européenne.

Cette visite doit avoir lieu vers la fin avril, soit environ deux mois avant le référendum du 23 juin lors duquel les Britanniques se prononceront sur l'appartenance de leur pays au bloc des 28, a annoncé dimanche le quotidien The Independent. Elle n'a toutefois pas été confirmée de source officielle.

"De la part de l'oncle Sam, c'est de l'hypocrisie scandaleuse", a écrit lundi Boris Johnson, figure de proue de la campagne pour la sortie du Royaume-Uni de l'UE, dans sa colonne hebdomadaire dans le quotidien Daily Telegraph. "En nous poussant à nous engager plus avant dans des structures fédératrices de l'UE, les Américains nous poussent dans une direction dans laquelle ils n'auraient jamais envisagé d'aller eux-mêmes", a-t-il ajouté, "parce qu'il s'agit d'une nation conçue sur l'idée de liberté". "Ils semblent oublier parfois que nous sommes aussi assez fan de liberté", a-t-il encore écrit.

Pour le ministre britannique des Affaires étrangères Philip Hammond, "ce sont ceux qui militent en faveur d'une sortie (de l'UE) qui ne cessent de parler de la sphère anglo-saxonne, des possibilités alternatives du Royaume-Uni en cas de sortie". "Je pense qu'il est important que l'on entende la position de ces membres de l'+Anglosphere+, pas seulement du président Obama mais aussi des dirigeants de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, du Canada et au-delà (...)", a-t-il dit depuis Bruxelles où il est en déplacement.

Le président américain doit se rendre fin avril en Allemagne, selon son programme officiel. Interrogé sur l'éventuelle venue de M. Obama à Londres, un porte-parole du Premier ministre britannique David Cameron s'est refusé lundi à tout commentaire.

En février dernier, Barack Obama avait réaffirmé, lors d'un échange téléphonique avec David Cameron, le soutien des Etats-Unis à un Royaume-Uni dans l'Union européenne.

A un peu plus de trois mois du référendum, les sondages indiquent que le vote sera serré. "Rester" dans l'UE récolterait 51% des voix et "partir" 49%, selon une moyenne réalisée par le site whatukthinks.org, mais environ 20% de la population reste indécise.