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À La Une - syrie

Le régime syrien ira négocier à Genève, l'opposition n'a pas encore tranché

Moscou affirme que la trêve tient "de manière générale" à l'exception "de provocations et de bombardements isolées".

Des syriens à Alep manifestent contre le régime de Bachar el-Assad, le 7 mars 2016. AFP / THAER MOHAMMED

Le gouvernement syrien va participer aux négociations de paix prévues selon Damas le 14 mars, l'opposition n'ayant pas encore tranché sur sa présence à ces pourparlers indirects organisés à Genève sous l'égide de l'Onu.

Il s'agira des premières discussions depuis l'entrée en vigueur le 27 février d'un accord conclu entre Américains et Russes sur la cessation des hostilités en Syrie, où la guerre a fait plus de 270.000 morts et des millions de réfugiés et de déplacés en cinq ans.

Différentes dates avaient été avancées pour le début de ces discussions sur un règlement politique en Syrie, l'émissaire des Nations unies, Staffan de Mistura, évoquant la semaine dernière la date du 10 mars. Lundi, une source proche de la délégation gouvernementale syrienne a dit à l'AFP avoir "reçu dimanche une invitation de l'Onu la conviant le 14 mars à Genève pour participer aux négociations". "Bien évidemment la délégation gouvernementale y participera puisqu'elle est invitée", a assuré cette source.

Entre-temps, la participation de l'opposition ne semblait pas encore tranchée. Dans un premier temps, le porte-parole du Haut comité des négociations (HCN, qui rassemble des groupes clés de l'opposition et de la rébellion) Riad Naassan Agha a affirmé que l'opposition "acceptait de se rendre à Genève" après avoir noté des "progrès" sur le terrain et un "net recul des violations" de la trêve. Il a ajouté qu'il était prévu "que la délégation arrive vendredi" (11 mars).

Mais quelques heures plus tard, le coordinateur général du Haut comité des négociations, Riad Hijab, affirmait aux médias que le "HCN allait évaluer la situation dans les prochains jours et prendre la décision adéquate". Il a prévu d'envoyer une petite délégation à Genève "dans les deux prochains jours" pour rencontrer la "task force" surveillant la trêve qui tient depuis 10 jours.

 

 

(Lire aussi : Cessez-le-feu, reconfiguration d'alliances et EI dans l'oubli : la donne se complique en Syrie)

 

La trêve tient 'de manière générale'
Moscou a annoncé lundi que la trêve tenait "de manière générale" à l'exception "de provocations et de bombardements isolées", affirmant par ailleurs que les raids aériens se poursuivraient contre les groupes jihadistes Etat islamique (EI) et le Front al-Nosra, exclus de l'accord de cessez-le-feu.

Dimanche, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry avaient d'ailleurs exprimé leur "appréciation commune positive" du cessez-le-feu et souligné "la nécessité de ne pas permettre de retard dans le début du processus de négociations intersyriennes". Le vice-président américain Joe Biden a pour sa part affirmé lundi qu'il fallait oeuvrer à un règlement politique en Syrie, "aussi difficile" soit-il.

Depuis les premières négociations qui avaient échoué en 2014, la principale pierre d'achoppement reste le sort du président Bachar el-Assad, dont le clan dirige la Syrie depuis plus d'un demi-siècle et qui refuse de quitter le pouvoir.

 

(Lire aussi : Avec la trêve, les chauffeurs de taxi syriens espèrent relancer leurs affaires)

 

Transition 'sans rôle pour Assad'
Le coordinateur général du HCN, Riad Hijab, a jugé prioritaire la question d'une "autorité gouvernementale de transition sans rôle pour Assad". L'Arabie saoudite, un des principaux soutiens de l'opposition, avait également estimé samedi que le président Assad devait partir dès la mise en place d'une autorité de transition.

L'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura avait lui indiqué que c'était aux Syriens eux-mêmes de décider du sort de M. Assad, au pouvoir depuis 2000. Il a également rappelé que "l'ordre du jour du processus est clair: premièrement des négociations en vue d'un nouveau gouvernement, deuxièmement une nouvelle Constitution, et troisièmement des élections parlementaires et présidentielle dans un délai de 18 mois".

En février, des négociations à Genève avaient tourné court en raison de l'intensification des bombardements de la Russie, alliée du régime. Ces frappes ont infligé de sérieux revers aux rebelles, affaiblissant du même coup l'opposition aux négociations.

Sur le terrain, et si les zones couvertes par l'accord de trêve connaissent des jours exceptionnellement calmes, les violences se poursuivaient notamment dans les régions où sont présents l'EI et Al-Nosra. Ainsi la branche syrienne d'el-Qaëda et d'autre groupes islamistes ont tiré des roquettes sur les forces kurdes dans un quartier au nord de la ville septentrionale d'Alep, faisant au moins 16 morts, dont neuf enfants selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Toujours dans la province d'Alep, le porte-parole des forces kurdes en Syrie Redur Xelil a fait état de nouveaux bombardements turcs sur Tall Rifaat, ancien bastion rebelle tombé en février aux mains des forces kurdes, bête noire d'Ankara. Dans le nord-ouest du pays, al-Nosra a d'autre part empêché une manifestation anti-régime dans son fief d'Idleb en menaçant d'ouvrir le feu, a affirmé à l'AFP un militant de la ville.

 

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