Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Crise migratoire

En Allemagne, les réfugiés dubitatifs face aux cours d’éducation civique

Instaurés par le gouvernement de Bavière, 12 cours ont déjà eu lieu depuis le début
de l'année, pour la plupart dispensés par des magistrats.

Le ministre bavarois de la Justice, Winfried Bausback (au fond de la classe), a personnellement donné un cours d’éducation civique à une soixantaine de demandeurs d’asile venus volontairement y assister à la Bayernkaserne, l’un des plus grands centres d’accueil de réfugiés de Munich. Christof Stache/AFP

« Qui parmi vous connaît des personnes de confession juive? Est-il acceptable de battre ses enfants ? Laisseriez-vous votre sœur ou votre fille épouser qui elle veut ? » L'Allemagne tente d'inculquer ses valeurs aux migrants, mais les leçons laissent les intéressés perplexes.
Ce jour-là, le ministre bavarois de la Justice, Winfried Bausback, multiplie les questions à son auditoire, une soixantaine de demandeurs d'asile venus volontairement assister à un cours d'éducation civique à la Bayernkaserne, l'un des plus grands centres d'accueil de Munich. Dans le petit gymnase reconverti en salle de classe, une interprète assure la traduction de l'allemand à l'anglais. Mais les réponses des migrants se font timides. « Pouvez-vous répéter la question ? » demande l'un d'entre eux, dans un anglais très hésitant. D'autres semblent ne pas suivre la conversation, le regard perdu vers le plafond.
Instaurés par le gouvernement de Bavière, porte d'entrée des migrants en Allemagne en provenance de la « route des Balkans », 12 cours d'éducation civique ont déjà eu lieu depuis le début de l'année, pour la plupart dispensés par des magistrats. « Nous enseignons les règles du vivre-ensemble, de la démocratie, l'égalité hommes/femmes », décrit Reinhard Nemetz, président du tribunal d'instance de Munich, qui a été chargé de recruter les juges. Mais, ajoute-t-il, « nous leur rappelons qu'ils n'ont pas que des devoirs, ils ont aussi des droits : la liberté de religion et de pensée, par exemple ».
Des brochures sur la vie en société en Allemagne et plusieurs petits films postés sur Internet accompagnent ces cours.

« Je trouve ça utile »
Assis au premier rang, Zedan Mohammad est surtout venu pour tromper l'ennui. Mises à part deux heures de cours d'allemand chaque jour, il n'a rien à faire. Ce réfugié syrien âgé de 18 ans reste perplexe devant les questions posées par le ministre régional. « Les règles, tout le monde les connaît ! Je sais bien que je ne dois pas voler ou être violent, c'était pareil en Syrie, s'agace-t-il. Mais ici, on nous en parle comme si c'était quelque chose de nouveau pour nous. Et cette manière de nous le dire... »
À côté de lui, Johnny Basola, un Congolais francophone de 28 ans arrivé en Allemagne voilà six mois, se sent négligé par rapport aux réfugiés considérés comme prioritaires. « Au début, ils ont demandé ''D'où venez-vous ? De Syrie, d'Érythrée, d'Irak, d'Afghanistan ?'' Mais ils ne se sont même pas préoccupés de la présence d'autres nationalités. On nous enseigne des règles, mais on nous montre aussi dès le départ qu'elles ne seront pas les mêmes pour tout le monde », dénonce-t-il.
Sahid Salle Koroma, un migrant originaire de Sierra Leone âgé de 25 ans, a, lui, apprécié la seconde partie du cours, durant laquelle une magistrate a décrit les bases du droit allemand. « Nous apprenons ce que l'on peut faire et ne pas faire, les peines encourues pour tel ou tel crime. Je trouve ça utile », estime-t-il.

« Nous, d'accord... Mais eux ? »
La question des cours de droits civiques se pose pour les autorités allemandes encore plus depuis les agressions sexuelles en bandes contre des femmes, la nuit de la Saint-Sylvestre, à Cologne. Ces violences ont été attribuées par la police à de jeunes migrants venus d'Afrique du Nord pour la plupart. Elles ont déclenché dans le pays un débat sur la nécessité d'inculquer les valeurs nationales fondamentales aux réfugiés.
Habib Amiri, un journaliste afghan de 25 ans réfugié en Allemagne, pense pourtant que ces cours ne sont pas la priorité. « Il vaudrait mieux ouvrir plus de places pour des cours d'allemand », suggère le jeune homme. Car la langue reste le sésame indispensable pour espérer trouver un emploi et s'intégrer. Zedan Mohammad s'interroge lui aussi : « Je veux bien qu'on nous enseigne les règles du vivre-ensemble. Mais alors, ne faudrait-il pas aussi donner des cours de vie en société à ceux qui brûlent les centres d'accueil de réfugiés ? »
Après le récent incendie d'un foyer à Bautzen, en Saxe, dans l'ex-RDA, sous les vivats des badauds, le journal de gauche TAZ lui avait donné raison avec ce titre ironique en une au sujet des habitants allemands xénophobes de la localité, en marge de la société : « Intégration ratée ».

Pauline CURTET/AFP

« Qui parmi vous connaît des personnes de confession juive? Est-il acceptable de battre ses enfants ? Laisseriez-vous votre sœur ou votre fille épouser qui elle veut ? » L'Allemagne tente d'inculquer ses valeurs aux migrants, mais les leçons laissent les intéressés perplexes.Ce jour-là, le ministre bavarois de la Justice, Winfried Bausback, multiplie les questions à son...

commentaires (2)

VAINES TENTATIVES ! LES ABRUTIS EUROPEENS PENSENT QU,ILS PEUVENT CHANGER UNE EDUCATION INCULQUEE DANS LEURS CERVEAUX DEPUIS LEUR PLUS JEUNE AGE... ILS VONT VOUS REPONDRE CE QUE VOUS VOULEZ ENTENDRE POUR ETRE ADMIS DANS VOS SOCIETES... APRESD... C,EST UNE AUTRE HISTOIRE !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 07, le 26 février 2016

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • VAINES TENTATIVES ! LES ABRUTIS EUROPEENS PENSENT QU,ILS PEUVENT CHANGER UNE EDUCATION INCULQUEE DANS LEURS CERVEAUX DEPUIS LEUR PLUS JEUNE AGE... ILS VONT VOUS REPONDRE CE QUE VOUS VOULEZ ENTENDRE POUR ETRE ADMIS DANS VOS SOCIETES... APRESD... C,EST UNE AUTRE HISTOIRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 07, le 26 février 2016

  • C'est curieux, les Allemands semblent se comporter en simplets et se faire tant d'illusions sur "l'intégration" de ces migrants !

    Halim Abou Chacra

    06 h 39, le 26 février 2016

Retour en haut