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Liban - Gouvernance

Performance de l’État : le Liban est actuellement en chute libre

La fondation Renaissance Liban a publié les résultats de son indice « State of our State » destiné à évaluer la performance de l'État libanais dans plusieurs domaines.

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Depuis sa création en 2007 à Washington, la fondation Renaissance Liban œuvre dans le sens de l'édification d'un État fort et démocratique. Non seulement elle forme la jeune génération afin de développer ses capacités de leadership politique, mais elle contribue également à identifier les besoins les plus urgents de l'État. À cette fin, Renaissance Liban publie chaque année l'indice « State of our State » (L'état de notre État) à travers lequel elle compare la perception de l'État par ses citoyens au Liban et en Norvège. Cette année, la fondation tire la sonnette d'alarme.


Les membres du conseil d'administration de la fondation, formé de plusieurs personnalités politiques et médiatiques (dont notamment les anciens ministres des Finances, Jihad Azour, et de la Culture, Tarek Mitri, le président de la fondation Charles Hajj, Hayat Arslane, l'ancien ambassadeur du Liban à Washington Simon Karam), retiennent et notent sur 10 treize critères jugés représentatifs de la performance étatique. Parmi ces variables, la liberté d'expression, la tolérance religieuse, la capacité de résister à l'influence extérieure, de limiter la corruption...


L'année 2015, dont l'indice vient d'être publié par Renaissance Liban, a été marquée par plusieurs facteurs qui ont eu un impact significatif sur la scène locale, dont notamment la crise des déchets et la vacance présidentielle. La liberté d'expression est presque maintenue (5,8 au Liban contre 5,9 en 2014 et 8,8 en Norvège), de même que la tolérance religieuse (4,4 au Liban contre 4,6 en 2014 et 8,0 en Norvège). L'efficacité de la société civile est passée de 4,9 en 2014 à 5,1 en 2015 (8,6 en Norvège).
Ces chiffres en légère progression ne suffisent pas à compenser les autres résultats, clairement en baisse : l'indice de qualité de la classe politique est ainsi très bas (1,5 contre 2,3 en 2014 et 7,7 en Norvège) de même que le contrôle du gouvernement sur son territoire (2 au Liban contre 2,4 en 2014 et 9,3 en Norvège). Il en est de même pour la capacité du Liban à résister à l'influence extérieure (1,6 au Liban contre 2,4 en 2014 et 8,3 en Norvège), ainsi que pour le contrôle de la corruption (2,2 pour le Liban contre 2,3 en 2014 et et 8,6 en Norvège).

 

Comment expliquer ces chiffres ?
Des responsables de la fondation ont expliqué, dans un entretien accordé à L'Orient-Le Jour, que « le résultat concernant le critère de la liberté d'expression est bon pour un pays comme le Liban, alors que les peuples du Moyen-Orient mènent de grands combats pour pouvoir en profiter. De même, le résultat de la tolérance religieuse est bon, surtout que nous étudions les critères composant l'indice en prenant en considération les développements régionaux, dont notamment l'augmentation des tensions communautaires entre sunnites et chiites. Ces "clashes" sont réduits au Liban grâce au dialogue entre le courant du Futur et le Hezbollah ».
Parmi les facteurs qui expliquent les résultats de cet indice « State of our State », la crise des déchets que le gouvernement n'est pas encore arrivé à résoudre, ainsi que la vacance au niveau de la première magistrature de l'État, que certains expliquent par la forte influence extérieure, exercée sur le Liban. Tout cela sans oublier l'émergence foudroyante des collectifs de la société civile, qui a eu un impact significatif sur l'évolution de la crise des ordures ménagères et qui a permis au peuple de s'exprimer.
« Nous établissons cet indice pour informer l'opinion publique de notre vision des choses, mais aussi pour aider l'État libanais à établir ses priorités, celles-ci devant s'inspirer des domaines ayant enregistré un indice inférieur à 3 », ont-ils dit.
Notant que « les chiffres de 2015 révèlent que le Liban est actuellement en chute libre », les responsables de la fondation soulignent que « la société civile et les élites devraient donc continuer à exercer leur influence dans tous les domaines pour freiner cette chute, car nous voulons conserver le pays ».

 

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Depuis sa création en 2007 à Washington, la fondation Renaissance Liban œuvre dans le sens de l'édification d'un État fort et démocratique. Non seulement elle forme la jeune génération afin de développer ses capacités de leadership politique, mais elle contribue également à identifier les besoins les plus urgents de l'État. À cette fin, Renaissance Liban publie chaque année...

commentaires (2)

ET SANS PARACHUTE...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 33, le 15 février 2016

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Commentaires (2)

  • ET SANS PARACHUTE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 33, le 15 février 2016

  • Personne ne contredira les résultats en matière de qualité de la classe politique, contrôle du gouvernement sur son territoire, capacité du Liban à résister à l'influence extérieure, contrôle de la corruption... Mais en ce qui concerne la sécurité des citoyens, on vit tranquille quand même, compte tenu du contexte général... Les gens font ce qu'ils veulent, quand ils veulent. On ne peut pas dire qu'on vit dans la peur et l'insécurité permanente... Le pire peut arriver n'importe où, et dans des pays où on pense être en totale sécurité...

    NAUFAL SORAYA

    07 h 05, le 15 février 2016

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