Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Religion

François et Kirill à Cuba pour consolider la chrétienté

Le tête-à-tête entre le chef de l'Église catholique et le patriarche russe est la première rencontre entre les deux dirigeants depuis le schisme entre Églises d'Orient et d'Occident en 1054.

Pope Francis (R) and the head of the Russian Orthodox Church, Patriarch Kirill, greet each other during a historic meeting in Havana on February 12, 2016. Pope Francis and Russian Orthodox Patriarch Kirill kissed each other and sat down together Friday for the first meeting between their two branches of the church in nearly a thousand years. Francis, 79, in white robes and a skullcap and Kirill, 69, in black robes and a white headdress, exchanged kisses and embraced before sitting down smiling for the historic meeting at Havana airport. AFP PHOTO / MAX ROSSI / POOL

Le pape François a rencontré hier à Cuba le patriarche orthodoxe russe Kirill lors d'un face-à-face sans précédent près de mille ans après le schisme entre chrétiens d'Orient et d'Occident.
En chemin vers le Mexique, où il doit entamer dans la soirée une visite de cinq jours, le souverain pontife de 79 ans est arrivé à La Havane pour une escale de quelques heures devant sceller un rapprochement entre Rome et l'Église orthodoxe russe.
Ce tête-à-tête avec Kirill, arrivé la veille à Cuba, est le premier entre un chef de l'Église catholique et le patriarche de la plus importante des Églises orthodoxes (plus de 130 millions des 250 millions d'orthodoxes) depuis le schisme entre Églises d'Orient et d'Occident en 1054.
Le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill ont entamé par des embrassades leur rencontre historique à Cuba. Après s'être embrassés plusieurs fois sur les joues, les deux hommes ont d'abord discuté brièvement en échangeant des sourires devant les objectifs de quelques photographes dans un salon de l'aéroport José Marti de La Havane. « Enfin, nous nous voyons, nous sommes frères », s'est réjoui le pape François, affirmant : « il est très clair que ceci est la volonté de Dieu. »
« Maintenant, les choses sont plus claires », s'est félicité de son côté le patriarche russe à barbe blanche sous son « koukol », la traditionnelle coiffure blanche arrondie surmontée d'une croix.
François et Kirill se sont ensuite isolés en compagnie d'interprètes et des responsables qui ont préparé cette rencontre dans le plus grand secret : le métropolite Hilarion, directeur des relations extérieures au patriarcat de Moscou, et le cardinal suisse Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens.
Les deux hommes ont par la suite signé une longue déclaration commune qui évoque les persécutions contre les chrétiens et la défense des valeurs chrétiennes dans le monde.
« C'est un voyage plein d'engagements, qui a été très désiré par mon frère Kirill, par moi-même et par les Mexicains », avait déclaré le pape aux journalistes présents dans l'avion l'ayant mené à La Havane.
L'entretien, que le Vatican tentait d'organiser en vain depuis des décennies, a été tenu secret jusqu'au dernier moment tant les résistances étaient grandes au sein du patriarcat.
« La Russie peut donner beaucoup » pour la paix mondiale, avait récemment déclaré le pape en faisant état de « convergences » dans l'analyse du « printemps arabe ».

Après Constantinople, Moscou
Les liens étroits entre le patriarcat et le Kremlin donnent aussi à la rencontre une dimension stratégique : « À l'arrière-plan, il y a un troisième protagoniste », le président russe Vladimir Poutine, que le pape a reçu deux fois, analyse sur son blog le vaticaniste Marco Politi.
« Il serait ingénu de penser que la soudaine disponibilité du patriarche n'est pas liée à la situation de la Russie dans ce moment géopolitique », estime-t-il, citant en particulier le rôle que Moscou veut jouer avec Washington « dans la stabilisation de la situation syrienne et dans l'endiguement du terrorisme jihadiste ».
Un porte-parole du patriarcat, Alexandre Volkov, a démenti ces analyses en « garantissant à 100 % que la rencontre n'a rien à voir avec la politique ». Il a espéré « de nouvelles perspectives de coopération mutuelle » entre orthodoxie russe et catholicisme, sans pour autant parler d'une étape vers « l'unité » entre les deux Églises.
Méfiance à l'égard d'une Église catholique perçue comme prosélyte, crise ukrainienne où les grecs-catholiques ont pris le parti de Kiev contre les prorusses : les rancœurs ne manquent pas envers Rome, même si le Saint-Siège a évité de condamner ouvertement la politique de M. Poutine en Ukraine.

François au Mexique pour la première fois
Arrivé jeudi dans la capitale cubaine, Kirill s'est entretenu hier matin avec le président Castro, qui poursuit le dialogue avec l'Église cubaine engagé par son frère Fidel, à qui il a succédé en 2006.
Première étape d'un périple latino-américain de 11 jours qui doit également le mener au Paraguay puis au Brésil, le séjour de Kirill à Cuba doit se prolonger jusqu'à dimanche.
Après ce bref rendez-vous cubain, le pape est quant à lui attendu à Mexico, où il devrait être accueilli par des centaines de milliers de fidèles sur les 18 km du trajet entre l'aéroport et la nonciature.
Durant les cinq jours de sa visite, de nombreux déplacements sont prévus dans des régions réputées violentes. Le pontife argentin mettra l'accent sur les migrations, la légalité, et la lutte contre les violences et le trafic de drogue.

(Source : AFP)

Le pape François a rencontré hier à Cuba le patriarche orthodoxe russe Kirill lors d'un face-à-face sans précédent près de mille ans après le schisme entre chrétiens d'Orient et d'Occident.En chemin vers le Mexique, où il doit entamer dans la soirée une visite de cinq jours, le souverain pontife de 79 ans est arrivé à La Havane pour une escale de quelques heures devant...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut