Rechercher
Rechercher

Liban - Contestation

Nouvelle manifestation devant le Grand Sérail : l’essence se mêle aux déchets

Les manifestants se sont rendus hier par convois à la place Riad el-Solh, en scandant des slogans contre la corruption. « Touchez pas à nos poches », pouvait-on lire sur l’une des pancartes. Photo Hassan Assal

Des activistes du Rassemblement pour la République et des collectifs « Nous demandons des comptes » et « Vous puez! » se sont rassemblés hier place Riad el-Solh, où ils ont dressé des tentes permanentes, parallèlement à la tenue de la séance du Conseil des ministres au Grand Sérail, ouverte à 10h30.
Contestant « la logique des seigneurs de la guerre, de la corruption, du non-État et de la majoration des taxes », les manifestants ont voulu exercer des pressions pour empêcher l'approbation, par le gouvernement, d'une hausse de la taxe sur le prix de l'essence.
Cette revendication nouvelle s'est ajoutée à leurs appels habituels à régler d'urgence le dossier des déchets. Et c'est d'ailleurs pour contester l'option de la nouvelle taxation que le parti Kataëb a choisi de déléguer hier des étudiants à la manifestation.
Les syndicats des Forces libanaises ont également fait part hier, dans un communiqué, de leur intention de « se mobiliser » en cas de hausse du prix de l'essence. Pour sa part, la CGTL a appelé hier à « une grève générale en cas de majoration de la taxe sur l'essence ». Cette augmentation n'ayant pas été approuvée en Conseil des ministres, la CGTL a suspendu son appel à la grève et salué, dans un communiqué, « la solidarité populaire et syndicale contre d'éventuels recours par les responsables à l'option des impôts indirects ».
Les manifestants hier ont voulu prévenir le risque d'une nouvelle taxation. Et c'est en criant des slogans contre toute majoration qu'ils se sont rués sur la grille métallique les séparant du Grand Sérail et tenté de la démanteler, avant d'être repoussés par les forces de l'ordre déployées sur place.
« Notre mouvement vise à déranger les responsables », a déclaré l'activiste Wassef Haraké, annonçant que l'escalade sera maintenue.
Pour ce qui a trait au dossier des déchets, les manifestants se sont demandés pourquoi un plan parallèle à l'exportation, qui prévoit la construction d'usines de tri et de traitement des déchets, n'a toujours pas été annoncé.
Affluant par convois sur la place du rassemblement, ils ont scandé des slogans à travers des haut-parleurs et arboré des pancartes dénonçant une « corruption qui tue nos enfants et une cupidité qui nous vide les poches ». « Pourquoi l'état d'urgence n'est-il pas décrété au Liban ? » pouvait-on lire sur une banderole, ou encore « Pourquoi le silence entoure les cas de décès causés par les déchets ? ». Les manifestants ont réclamé des explications au ministère de la Santé sur les mesures prises pour dépister les cas médicaux dangereux, examiner l'état des eaux souterraines et évaluer le taux de pollution de l'air.
Des tracts détaillant un plan pour le recyclage des déchets, élaboré par 225 associations civiles, ont été distribués. Ce plan se veut une solution à la crise qui dure depuis juillet dernier.
La veille, le collectif « Nous demandons des comptes » avait lancé un appel à la manifestation au cours d'une conférence de presse à la place Riad el-Solh. Le communiqué, lu par Elham Moubarak, a critiqué une nouvelle fois l'option de l'exportation des déchets, avant de dresser un long inventaire des répercussions de la crise sur la santé des Libanais.
Pour sa part, le Parti Vert a publié mardi un communiqué appelant les forces politiques à « faire prévaloir les intérêts du pays sur leurs intérêts propres », surtout que « les dernières réconciliations ont renouvelé l'espoir des Libanais de voir élire un nouveau président de la République. Il est temps que cette séance électorale se tienne et que les institutions reprennent leur marche normale, pour préserver l'État et la démocratie », conclut le texte.

Des activistes du Rassemblement pour la République et des collectifs « Nous demandons des comptes » et « Vous puez! » se sont rassemblés hier place Riad el-Solh, où ils ont dressé des tentes permanentes, parallèlement à la tenue de la séance du Conseil des ministres au Grand Sérail, ouverte à 10h30.Contestant « la logique des seigneurs de la guerre, de la corruption,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut