Cinquante-six pour cent des Français (+2) considèrent que le Front national représente "un danger pour la démocratie", un niveau de défiance inédit depuis l'accession de Marine Le Pen à la présidence du parti (2011), selon le baromètre annuel TNS Sofres pour Le Monde, France Info et Canal+ diffusé vendredi.
"Un coup d'arrêt semble porté au phénomène de 'dédiabolisation' du FN", malgré des scores électoraux en hausse, relève l'institut.
Les personnes interrogées estiment a contrario à 38% (inchangé par rapport à février 2015) que le FN n'est pas un danger pour la démocratie, six pour cent ne se prononcent pas.
L'image de Marine Le Pen se détériore aussi par rapport à 2015 : seuls 28% des Français (-6 par rapport à février 2015) jugent que la dirigeante d'extrême droite est "honnête" et "inspire confiance", contre 62% (+5) qui pensent le contraire. Dix pour cent ne se prononcent pas.
En outre, 67% (-2) des personnes interrogées considèrent qu'elle n'est pas capable de prendre des décisions, 59% (inchangé) qu'elle n'est ni sympathique ni chaleureuse, 66% qu'elle ne ferait pas une bonne présidente de la République. Vingt-trois pour cent (-6) souhaitent lui voir jouer un rôle dans les mois ou les années à venir.
Soixante-trois pour cent (+1) des Français se disent en désaccord avec les idées du FN, 31% en accord. Six pour cent n'expriment pas d'opinion.
Comme en février 2015, 62% des personnes interrogées déclarent n'avoir jamais voté FN et ne pas l'envisager à l'avenir, 19% (+1) qui l'ont fait projettent de le faire à nouveau, 6% (+2) n'entendent pas voter FN à nouveau, 9% (-2) qui n'ont jamais mis un bulletin FN dans l'urne envisagent de le faire. Quatre pour cent ne se prononcent pas.
Une victoire de Marine Le Pen à l'élection présidentielle de 2017 est jugée probable par 31% des Français contre 65% qui pensent le contraire. Quatre pour cent sont sans opinion.
Vingt-cinq pour cent (-1) des Français sont pour que Les Républicains nouent des alliances électorales avec le FN, selon les circonstances, et neuf pour cent (-1) pour que le parti présidé par Nicolas Sarkozy passe une alliance globale avec la formation d'extrême droite.
Dans le premier cas, ils sont 37% (-8) à penser ainsi chez les sympathisants des Républicains et 42% (+1) chez les partisans de Marine Le Pen. Dans le second cas, la proportion est de 3% (-5) chez les Républicains et de 36% (-4) chez les électeurs du Front national.
Le Front national se réunit de vendredi à dimanche dans l'Essonne pour un séminaire à huis clos sur les échéances électorales à venir, notamment.
L'enquête de TNS Sofres a été réalisée en face-à-face du 28 janvier au 1er février auprès d'un échantillon de 1.003 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
"Un coup d'arrêt semble porté au phénomène de 'dédiabolisation' du FN",...
Les plus commentés
Crise migratoire : un faux dilemme pour le Liban
La mer qu’il voit danser
À Gaza, le Hamas entend continuer à exister militairement et politiquement