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Économie - Chimie

Avec Syngenta, ChemChina projette la plus grosse acquisition chinoise à l’étranger

Ren Jianxin, président de ChemChina, et Michel Demaré, président de Syngenta, lors d’une conférence de presse, à Bâle, hier. Michael Buholzer/Reuters

Le géant chinois de la chimie ChemChina propose de racheter l'agrochimiste Syngenta pour 43 milliards de dollars en numéraire, une offre acceptée par le conseil d'administration du groupe suisse et qui représenterait la plus grosse acquisition jamais réalisée par un groupe chinois à l'étranger.
Le conseil d'administration de Syngenta a recommandé « unanimement » cette offre à ses actionnaires, a indiqué mercredi le groupe bâlois dans un communiqué, également diffusé par l'entreprise chinoise. Dans le détail, les actionnaires de Syngenta se verront proposer 465 dollars par action nominative, auxquels s'ajoutera un dividende spécial de 5 francs suisses (5 dollars américains). « La transaction proposée respecte les intérêts de toutes les parties », s'est félicité Syngenta dans son communiqué. L'offre publique d'achat (OPA) sera lancée au cours des prochaines semaines en Suisse et aux États-Unis, a précisé le groupe helvétique. La clôture de la transaction est envisagée d'ici à la fin de l'année.
Le contraste est flagrant avec la très farouche opposition que Syngenta avait opposée l'an dernier à une tentative de reprise par son rival américain Monsanto, qui mettait alors 47 milliards de dollars sur la table – et qui pourrait désormais réfléchir à une contre-attaque. Ce contraste s'explique par le fait que l'offre de ChemChina permet à Syngenta d'évoluer sur la même base, a expliqué Michel Demaré, le président du groupe suisse lors d'une conférence de presse à Bâle, tandis qu'un rapprochement avec Monsanto aurait impliqué que le groupe suisse se sépare d'une partie de ses activités pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence. Cette transaction « se focalise sur la croissance, l'innovation et une vision commune à long terme », a ajouté M. Demaré.
ChemChina, un mastodonte à capitaux publics dont la gestion dépend directement du gouvernement central, ne cache pas ses ambitions internationales tous azimuts. Il a mis la main en 2015 sur le fabricant italien de pneus Pirelli dans une opération valorisée à 7,4 milliards d'euros (8,4 milliards de dollars), et il a récemment annoncé le rachat de l'allemand KraussMaffei, un emblématique fabricant de machines-outils destinées à l'industrie du plastique, pour 925 millions d'euros (1,30 milliard de dollars). En quête de diversification, ChemChina a également pris mi-janvier une participation de 12 % dans la firme de courtage suisse Mercuria.

Potentiel sur les semences
La prise de contrôle de Syngenta permettrait à ChemChina de s'imposer parmi les plus gros producteurs de pesticides et de produits agrochimiques de la planète, tout en aidant le groupe chinois à diminuer sa dépendance à l'égard de ses activités pétrochimiques.
Cette offre « permettra d'accroître encore la présence de Syngenta sur les marchés émergents, notamment en Chine », assure l'entreprise suisse. Le rapprochement avec ChemChina, par ailleurs, « permettra de développer de manière notable le potentiel de croissance de notre activité semences », a abondé le directeur exécutif John Ramsay.
ChemChina n'est pas présent pour l'instant dans l'élaboration et la commercialisation de semences. Or, Pékin attache une importance accrue au contrôle des semences et des technologies agricoles, susceptibles de gonfler la production nationale pour nourrir sa population de 1,3 milliard d'habitants, alors que la surface des terres cultivables se réduit inexorablement dans le pays. Mais le président de ChemChina, Ren Jianxin, a tenu à pointer des perspectives bien plus larges : « Notre vision (...) visera à répondre aux intérêts des agriculteurs et consommateurs à travers le monde », a-t-il souligné, cité dans le communiqué.
L'offre de ChemChina bénéficie « d'un financement engagé », a argumenté Syngenta hier, en notant une « réelle volonté d'obtention » des autorisations réglementaires nécessaires. De fait, pour que la transaction se concrétise, ChemChina devra obtenir le feu vert des autorités de régulation, en particulier aux États-Unis où Syngenta réalise une grosse partie de ses ventes.
Ce n'est pas nécessairement acquis : la tentative du géant pétrolier chinois CNOOC de racheter l'américain Unocal en 2005 pour 18,5 milliards de dollars avait échoué sous l'effet d'une intense pression politique. La transaction pourrait également être retardée par des questions politiques en Suisse, à l'idée de voir une société helvétique passer dans des mains chinoises, a également souligné Markus Mayer, analyste chez Baader Helevea.
(Source : AFP)

Le géant chinois de la chimie ChemChina propose de racheter l'agrochimiste Syngenta pour 43 milliards de dollars en numéraire, une offre acceptée par le conseil d'administration du groupe suisse et qui représenterait la plus grosse acquisition jamais réalisée par un groupe chinois à l'étranger.Le conseil d'administration de Syngenta a recommandé « unanimement » cette offre...

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