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Le Liban en 2015

Une année contrastée pour l’assurance

Porté par la croissance de l'assurance-vie et automobile, le secteur résiste tant bien que mal à une activité économique en berne, mais voit sa croissance décélérer.

La croissance du secteur de l’assurance a été plus faible en 2015. Javier Sanchez Mingorance/Bigstock

Comptant parmi les plus développés de la zone Mena, derrière le Qatar et les Émirats arabes unis, le secteur libanais de l'assurance, qui représente environ 3 % du PIB national, a connu une année 2015 contrastée. Dans un contexte d'atonie générale de l'activité, le secteur a vu sa croissance ralentir nettement, passant d'une hausse de 6 % en glissement annuel au premier trimestre, à 2 % au troisième trimestre, pour atteindre un peu plus d'un milliard de dollars, selon les chiffres de l'Association des compagnies d'assurances au Liban (Acal). « En temps normaux, la croissance est de l'ordre de 10 % au moins, mais elle baisse progressivement depuis plusieurs années. 2015 a été une année très difficile, et il y a eu une concurrence féroce entre compagnies d'assurance notamment dans la vente de produits aux entreprises », observe Joe Nasnas, directeur commercial à Axa Moyen-Orient.

Max Zaccar, président de l'acal, souligne que le segment de l'assurance-vie – 29,2 % du marché – a crû de 4 % en rythme annuel au troisième trimestre, soit quatre fois plus vite que les autres, qui absorbent encore l'essentiel de l'activité du secteur. La croissance de l'assurance-vie est notamment soutenue par le fait qu'elle est rendue obligatoire par les banques dans de nombreux cas, tels les prêts à la consommation. « Les banques imposent une police d'assurance-vie pour protéger les prêts qu'elles accordent à leurs clients. Cela a aussi l'avantage de protéger les familles des emprunteurs puisque la banque ne leur demandera pas de rembourser le prêt souscrit par leur parent en cas de décès », explique Max Zaccar. Cependant, l'assurance-vie est sous-utilisée au Liban par rapport à d'autres pays où l'épargne est encouragée via des réductions d'impôt, note le président de l'acal, selon lequel ce n'est pas le cas au pays du Cèdre.

Le maillon le plus faible
L'assurance médicale – 30,7 % du marché – a enregistré une faible croissance au troisième trimestre (+ 1 %). Elle profite toujours de la précarité du système de Sécurité sociale libanais, note un rapport publié dans le Lebanon Brief de la Blom Bank, qui rappelle que la Caisse nationale de Sécurité sociale souffre d'un déficit chronique qui atteignait 542,98 millions de dollars, fin 2011.
En hausse de 4 % au troisième trimestre, l'assurance automobile a réussi à progresser en parts de marché depuis le début de l'année, passant de 18,9 % au premier trimestre à 22,1 %. Mais les Libanais ont changé leurs habitudes de consommation en se rapportant sur des voitures plus petites, analyse le Lebanon Brief : « La situation économique difficile a poussé les consommateurs vers des voitures à prix modestes, ce qui a érodé une partie des bénéfices des importateurs. De plus, la Banque centrale (BDL) a introduit récemment des restrictions plus importantes sur les prêts à la consommation, imposant un acompte de 25 % sur les prêts automobiles en particulier. En effet, les chiffres de la BDL rapportent une baisse de 6,67 % entre janvier et juillet 2015, à 1,4 milliard par rapport à la même période en 2014. »

Maillon le plus faible de la chaîne, l'assurance de fret, dont les primes ont baissé de 15 % au premier trimestre puis de 16 % au troisième. « C'est sûrement lié à la baisse des exportations vers la Syrie ou par l'intermédiaire de la Syrie », pense Max Zaccar. « Cette baisse est imputable à la baisse de l'euro et des prix des matières premières », ajoute de son côté Joe Nasnas.
« J'espère que l'année 2016 sera meilleure que cette année, même si rien ne me permet d'y croire. Tout dépend du blocage politique », ajoute-t-il. Max Zaccar est plus optimiste : « Nous ne pouvons pas reculer plus que nous l'avons fait sur les deux dernières années. Il y a un minimum d'achats de maisons ou de voitures qui doit s'effectuer. »

Comptant parmi les plus développés de la zone Mena, derrière le Qatar et les Émirats arabes unis, le secteur libanais de l'assurance, qui représente environ 3 % du PIB national, a connu une année 2015 contrastée. Dans un contexte d'atonie générale de l'activité, le secteur a vu sa croissance ralentir nettement, passant d'une hausse de 6 % en glissement annuel au premier trimestre, à 2...