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Lifestyle - Pendant ce temps, ailleurs...

Le couturier « révolutionnaire » des 60’s n’est plus

Le couturier français, qui s'est éteint à 92 ans, avait marqué son époque en insufflant un vent de jeunesse.

André Courrèges, le 1er janvier 1976, entouré de ses mannequins. Archives AFP

Le couturier français André Courrèges, icône de la révolution vestimentaire des années 1960 qui a popularisé la minijupe, est décédé jeudi à l'âge de 92 ans à son domicile près de Paris, a annoncé hier la maison Courrèges. André Courrèges, qui avait cessé ses activités professionnelles dans les années 1990, « s'est éteint après un long combat de plus de trente ans contre la maladie de Parkinson », indique la maison dans un communiqué.

Entre robes mini aux lignes pures, bottes plates à mi-mollet, touches de vinyle et omniprésence du blanc, sa couleur fétiche, le couturier a su capter l'esprit du temps et marquer son époque en insufflant un vent de jeunesse et de futurisme à la mode. L'une de ses égéries était la chanteuse Françoise Hardy, vedette des années yéyé, qu'il a habillée au début des années 1960. « Toute sa vie, André Courrèges, avec (sa femme) Coqueline, n'a cessé d'avancer, d'inventer pour toujours devancer : un créateur visionnaire qui voyait déjà ce que serait le XXIe siècle et qui croyait dans le progrès. C'est ce qui rend si moderne Courrèges aujourd'hui », ont déclaré Frédéric Torloting et Jacques Bungert, les coprésidents du groupe Courrèges.

Né à Pau le 9 mars 1923, ce fils de majordome, passionné d'architecture et de peinture, entre à la fin des années 1940 chez le couturier Cristobal Balenciaga, qui lui apprend le métier et chez qui il restera 11 ans. Il y rencontre sa future femme, avec qui il ouvre en 1961 sa propre maison de couture et connaît un succès phénoménal. Ses défilés étaient de vrais concepts. En 1980, il installe une gigantesque bulle transparente dans le Jardin des plantes à Paris. En 1985, il investit un grand hôtel de Tokyo pour un événement mode et musique, au cours duquel les plus grands airs de la musique française sont interprétés par 130 musiciens. Il avait pris sa retraite en 1994, se consacrant à la peinture et la sculpture, laissant sa femme poursuivre l'activité de la maison, finalement vendue en 2011 au duo Frédéric Torloting et Jacques Bungert.

Le « Le Corbusier de la couture »
« Le vêtement doit échapper aux conventions », jugeait Courrèges, pour qui la mode n'était « pas un modèle, mais un mode de vie ». Pressentant les bouleversements à venir de la société à la veille de 1968, il comprend très tôt que la femme n'est plus cantonnée au rôle d'épouse : elle conduit et gagne sa vie. Cet ingénieur de formation concevait une esthétique basée sur des lignes pures et sobres.

Chapeau sur la tête pour grandir la silhouette, le vêtement est arrimé aux épaules, le pied et la jambe sont couverts jusqu'à mi-mollet d'une botte ou d'une chaussette. « En utilisant les épaules comme point d'appui, je faisais ainsi décoller le vêtement du corps », disait-il. C'est dans ce contexte qu'apparaît la minijupe avec cette question récurrente : est-ce Mary Quant l'Anglaise ou André Courrèges le Français qui l'a inventée ? Les spécialistes s'accordent à en accorder la paternité à Mary Quant, mais André Courrèges lui donne ses lettres de noblesse en l'imposant dans la haute couture parisienne, même si elle scandalise certains, comme Coco Chanel. Le couturier sera aussi l'auteur des fameux collants « seconde peau » faits d'une seule pièce, à glisser sous des robes chasubles ou à porter avec des blousons en vinyle, matière qu'il introduit dans la garde-robe. Sans oublier les célèbres lunettes blanches rondes à fentes horizontales.

Courrèges était surnommé le « Le Corbusier de la couture ». « À l'instar de Le Corbusier qui a fait pénétrer la lumière dans les maisons qu'il concevait, j'ai voulu faire entrer la lumière dans mes vêtements », racontait cet ancien élève de l'École des Ponts et Chaussées.

 

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