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Torture par la CIA: il est temps d'enclencher les poursuites, affirme HRW

Rien ne justifie l'absence de poursuites judiciaires à l'encontre des hauts responsables américains qui ont supervisé le recours à la torture par la CIA dans les années 2000, affirme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport mardi.

"La ministre de la Justice (Loretta Lynch) dispose désormais de suffisamment de preuves pour ordonner des enquêtes visant des hauts responsables des Etats-Unis et d'autres personnes impliqués dans le programme post-11-Septembre d'utilisation de la torture", insiste l'organisation de défense des droits de l'Homme.
Dans ce rapport, intitulé "Fini les excuses: la voie de la justice après les tortures de la CIA", HRW détaille les fondements légaux et les actions à mener pour solder le lourd passif de ce chapitre noir de l'histoire américaine.

En décembre 2014, le Sénat américain avait rendu public un rapport d'enquête détaillé sur le programme secret de la CIA pour capturer et interroger, hors cadre judiciaire, des hommes soupçonnés de liens avec el-Qaëda. On y décrivait comment des détenus avaient été attachés pendant des jours dans le noir, projetés contre les murs, plongés dans des bains glacés, privés de sommeil pendant une semaine, frappés ou harcelés psychologiquement.

D'autres suspects avaient été enchaînés au plafond par leurs bras menottés dans le dos, avaient subi des "réhydratations rectales" forcées ou des séances de "waterboarding" (simulation de noyade) dans des prisons secrètes.
Ces "techniques d'interrogatoires poussés" avaient été approuvées au plus haut niveau à l'époque du président George W. Bush.
Le document accablant du Sénat avait suscité une onde de choc et des condamnations à travers le monde entier, ainsi que des demandes de poursuites judiciaires.
Or, un an plus tard, "les affirmations de l'administration Obama selon lesquelles des obstacles juridiques empêchent des investigations pénales sur l'utilisation de la torture par la CIA ne sont pas convaincantes", juge HRW.

L'absence d'action judiciaire sous-entend que le recours à la torture reste une option possible, dénonce l'organisation, et toute inaction "ternirait à jamais l'héritage d'Obama".
Le président américain avait mis un terme en 2009 au programme d'interrogatoires secrets de la CIA.
Et, lors de la publication du rapport du Sénat, M. Obama avait utilisé le mot de torture pour décrire ces pratiques de l'agence américaine de renseignement.

Il avait également estimé publiquement que la réputation de l'Amérique était ternie.
Les conclusions du rapport du Sénat ont été contestées par la CIA et une partie des républicains, tandis qu'environ la moitié de la population américaine considère comme justifié d'utiliser la torture pour interroger des suspects.

Rien ne justifie l'absence de poursuites judiciaires à l'encontre des hauts responsables américains qui ont supervisé le recours à la torture par la CIA dans les années 2000, affirme Human Rights Watch (HRW) dans un rapport mardi."La ministre de la Justice (Loretta Lynch) dispose désormais de suffisamment de preuves pour ordonner des enquêtes visant des hauts responsables des Etats-Unis et...