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Moyen Orient et Monde - Sommet du G20

Avancées diplomatiques sur la Syrie pour éliminer le « visage du mal » de l’EI

Appel à tous les pays de la planète à partager le fardeau de la crise des migrants.

Les dirigeants du G20 ont multiplié les rencontres bilatérales ou multilatérales. La plus frappante fut celle, inattendue, entre Barack Obama et Vladimir Poutine. Elle a été qualifiée de constructive par les entourages des deux hommes, qui entretiennent de mauvaises relations notoires. Kayhan Ozer/Pool/AFP

Les lignes diplomatiques sur la Syrie, fief du groupe État islamique (EI), ont bougé au G20 d'Antalya où les leaders mondiaux, secoués par les attentats de Paris, se sont rejoints pour œuvrer à briser l'EI, le « visage du mal » selon le mot de Barack Obama. « Nous sommes unis contre cette menace, a déclaré le président américain. L'EI est le visage du mal. Notre but (...) est de réduire puis détruire cette organisation barbare. »
Tout au long des deux jours de sommet dans cette station balnéaire du sud de la Turquie, transformée en camp retranché, les chefs d'État et de gouvernement ont voué aux gémonies l'EI, des « adorateurs de la mort » pour David Cameron, qui prospèrent sur le sol syrien tout proche. Les attentats de vendredi en France ont provoqué une avalanche de marques de soutien et de sympathie. « Le monde entier ressent que cela peut lui arriver », a estimé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, qui représentait le président François Hollande.
Concrètement, le G20 n'a pas pris de décision révolutionnaire. Il appelle notamment ses membres à renforcer leur coopération pour limiter la liberté de circulation des terroristes, à lutter contre la propagande sur Internet, à accroître la traque financière du terrorisme ou à renforcer la sécurité aérienne. Ainsi hier, le G20 a chargé le Groupe d'action financière (GAFI pour l'acronyme français, FATF en anglais), organisation de lutte contre le blanchiment, de lui faire un rapport début 2016 sur les progrès de l'assèchement des financements du terrorisme. Mais ce qui s'est joué en coulisses a été sans doute plus important. Les leaders se trouvant tous réunis au même endroit, ils ont pu multiplier les rencontres bilatérales ou multilatérales.
Quelques heures après les avancées diplomatiques de Vienne, où les négociateurs se sont accordés sur un calendrier de transition politique en Syrie, les chefs d'État ont battu le fer encore chaud. La rencontre la plus frappante fut celle, inattendue, entre Barack Obama et Vladimir Poutine, le seul soutien ouvert du président syrien Bachar el-Assad au sein du G20. Cette rencontre a été qualifiée de constructive par les entourages des deux hommes, qui entretiennent de mauvaises relations notoires. « Nous avons finalement enregistré des progrès modestes sur le front diplomatique », a commenté M. Obama en référence aux avancées enregistrées à Vienne. De même, les dirigeants américain, britannique, allemand, français et italien ont eu une réunion largement consacrée à la Syrie hier. « Les leaders ont souligné l'urgence de continuer à renforcer l'action » contre l'EI, selon un responsable de la Maison-Blanche.

Le sort de Bachar el-Assad
Mais malgré la concorde et l'empathie affichées, le communiqué du G20 sur le terrorisme est resté très général et n'a pas cité nommément l'EI. Surtout, la fracture entre l'Occident et la Russie sur le sort de Bachar el-Assad n'est pas réduite.
Le président syrien est fidèlement soutenu par Moscou, et M. Poutine a vu dans les attentats de Paris la confirmation de la nécessité de ne pas faire de son départ un préalable à toute action internationale d'envergure, comme le réclament les États-Unis, l'Europe et les pays arabes. « Il est indispensable » de former une coalition internationale antiterroriste, a déclaré M. Poutine. « J'en ai parlé lors de la session de l'Onu consacrée à ses 70 ans. J'ai parlé exactement de cela, et les événements tragiques qui ont suivi ont confirmé que nous avions eu raison », a-t-il ajouté.
Signe de la volonté affichée de bouger, de Paris, François Hollande a annoncé qu'il rencontrerait « dans les prochains jours le président Obama et le président Poutine pour, a-t-il dit, unir nos forces et atteindre un résultat qui, pour l'instant, est encore renvoyé à trop longtemps ».

Éviter l'échec de la COP21
Par ailleurs, les pays du G20 ont appelé dans leur communiqué final l'ensemble des pays de la planète à contribuer à la gestion de la crise des migrants. « Nous appelons tous les États à contribuer à répondre à cette crise et à partager le fardeau qui y est lié (...) Il faut une réponse coordonnée et complète pour répondre (...) à ses conséquences à long terme », indique la déclaration du G20.
En outre, évitant les sujets qui fâchent, les principaux dirigeants de la planète ont dit leur « détermination » à respecter l'objectif de limiter le réchauffement climatique à 2 °C, et à éviter l'échec de la conférence de Paris dans deux semaines. Ainsi, selon sa déclaration finale, le G20 souhaite que la grande conférence de l'Onu sur le climat (COP21) accouche d'un « protocole, autre instrument ou accord ayant force juridique » et « s'appliquant à toutes les parties ».

L'Allemagne accueillera le G20 en 2017

L'Allemagne accueillera en 2017 les réunions du G20, succédant à la Chine en 2016 et la Turquie cette année, a annoncé hier la chancelière Angela Merkel. En 2017, Mme Merkel verra s'achever son deuxième mandat et n'a pas encore officiellement déclaré ses intentions pour la suite. Des élections législatives sont prévues cette année-là en Allemagne, certainement au mois de septembre.

 

(Source : AFP)

Les lignes diplomatiques sur la Syrie, fief du groupe État islamique (EI), ont bougé au G20 d'Antalya où les leaders mondiaux, secoués par les attentats de Paris, se sont rejoints pour œuvrer à briser l'EI, le « visage du mal » selon le mot de Barack Obama. « Nous sommes unis contre cette menace, a déclaré le président américain. L'EI est le visage du mal. Notre but...

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