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Moyen Orient et Monde

Opérations militaires : entre stagnation de l’armée et montée des périls jihadistes

Un quartier de la ville de Taëz, dans le sud-ouest du Yémen. Photo CICR

Plus d'un an après le début de l'offensive houthie qui a permis aux rebelles chiites de s'emparer de la capitale yéménite, les forces prorégime peinent toujours autant à reconquérir du terrain, malgré le soutien militaire conséquent de la coalition sunnite dirigée par l'Arabie saoudite.
Le conflit civil au Yémen débute le 19 septembre 2014, quand les rebelles houthis attaquent la capitale du pays, Sanaa, et s'emparent du siège du gouvernement en trois jours seulement. Trois mois plus tard, les 19 et 20 janvier, c'est au tour du palais présidentiel de tomber entre les mains des rebelles chiites, achevant ainsi la conquête de la capitale. Aden, deuxième ville du pays, contrôlée en partie par le régime, devient de fait la capitale provisoire du pays, malgré la volonté des jihadistes d'el-Qaëda d'y imposer leur loi.
Mais quand le président Abed Rabo Mansour Hadi se réfugie en Arabie saoudite, c'est toute une coalition de pays sunnites sous l'égide de Riyad qui s'organise pour le remettre au pouvoir : Koweït, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Jordanie, Égypte, Soudan et Maroc. Et c'est dans la nuit du 25 au 26 mars que l'opération « Tempête de la fermeté » débute. Elle a pour objectif de détruire l'infrastructure militaire des houthis.
Succédant à l'opération « Tempête de la fermeté », l'opération « Redonner l'espoir » est lancée le 21 avril. Toujours en cours, ses multiples objectifs sont d'empêcher les houthis d'agir dans le territoire yéménite, de protéger la population des miliciens rebelles, de continuer à secourir les civils blessés, de poursuivre l'embargo naval et d'inspecter les navires grâce aux bâtiments de guerre égyptiens et saoudiens qui ont pris position dans le très stratégique détroit de Bab al-Mandeb, afin d'appliquer la résolution 2216 prise par les Nations unies le 14 avril dernier.
Cependant, malgré une couverture aérienne totale du pays, un soutien militaire au sol important et un soutien américain en logistique et en renseignements, la coalition ne parvient pas à mater la rébellion houthie et à avancer sur Sanaa, toujours aux mains des rebelles. Même le récent déploiement qatari – le tout premier déploiement de l'histoire militaire du pays – qui rassemble un millier de soldats, soutenus par plus de 200 véhicules blindés et 30 hélicoptères Apache, combiné au déploiement simultané d'importantes unités d'élite saoudiennes dans la province de Marib ne parviennent pas à avoir un impact décisif sur le terrain.
Les opérations militaires prorégime sont par ailleurs très perturbées par la montée en puissance du terrorisme jihadiste. En effet, la présence de la branche d'el-Qaëda en péninsule Arabique (Aqma) ainsi que la récente irruption de son concurrent, l'organisation État islamique (EI), au Yémen déstabilisent davantage le régime et ne font qu'entraver ses opérations militaires contre les houthis.
Entre stagnation des opérations militaires entre le régime et la rébellion houthie d'une part, et la montée en puissance d'el-Qaëda et de l'EI d'autre part, quel espace reste-t-il pour la voie diplomatique pour mettre fin à un conflit qui a déjà fait, selon l'Onu, environ 5 600 morts, dont plus de la moitié sont des civils ?

Plus d'un an après le début de l'offensive houthie qui a permis aux rebelles chiites de s'emparer de la capitale yéménite, les forces prorégime peinent toujours autant à reconquérir du terrain, malgré le soutien militaire conséquent de la coalition sunnite dirigée par l'Arabie saoudite.Le conflit civil au Yémen débute le 19 septembre 2014, quand les rebelles houthis attaquent la...

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