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Culture - Arts vivants

Une « belle saison » sans fin

Focus sur les trois temps forts du festival « La belle saison au Liban ». Sa première édition aura lieu du 20 novembre au 10 décembre.

Aurélien Zouki, Éric Lebas et Omar Abi Azar (de gauche à droite) présentant « La belle saison au Liban ». Photo B.L.

« Mettre en avant la vitalité artistique de la jeune création contemporaine à destination du jeune public. » Répétée à l'envi par Éric Lebas, l'attaché culturel de l'Institut français, la formule est prometteuse, mais ne vient pas de lui. C'est au 3, rue de Valois dans le 1er arrondissement de Paris – au ministère français de la Culture et de la Communication –, que l'idée a éclos en 2014. Théâtre, danse, musique, conte, marionnette, cirque et arts visuels, « La belle saison » doit ouvrir la jeunesse à la richesse de la création. Plus de 800 événements répartis sur l'Hexagone sont donc organisés depuis plusieurs mois, et ce jusqu'à la fin de l'année. L'Institut français du Liban a souhaité adapter cet événement au pays du Cèdre, de la même manière. Essayer de ne pas se focaliser seulement sur la capitale, mais mettre à contribution son réseau de huit instituts répartis dans le pays. « La belle saison », version libanaise, se déroulera du 20 novembre au 10 décembre.

Refuser les angles morts
La création Géologie d'une fable, imaginée par le collectif Kahraba, sera ainsi présentée aux quatre coins du Liban du 28 novembre au 9 décembre. Baalbeck, Deir el-Qamar, Tripoli, Jounieh, Zahlé, Saïda ou encore Nabatiyé seront autant de terrains de jeux supplémentaires pour les comédiens Aurélien Zouki et Éric Deniaud. « En partant de l'argile que nous allons modeler, sculpter et dessiner en direct, cette création deviendra un parcours visuel et sonore qui s'inspire de fables, sans pour autant les dire », explique Aurélien Zouki. Le collectif compte aussi présenter la pièce dans des lieux « non théâtraux » afin de « toucher des publics qui n'ont pas forcément accès à ce genre de propositions ». En programmant aussi Uccelini de la compagnie marseillaise Skappa, Éric Lebas souhaite s'adresser à un public pas nécessairement francophone, car le spectacle est essentiellement visuel. « Afin que la langue ne soit pas une barrière », précise-t-il. Le spectacle, adapté pour le très jeune public, sera lui aussi en tournée dans cinq villes libanaises du 28 novembre au 10 décembre.
Mais ce sont les représentations de La jeune fille, le diable et le moulin, par le collectif Zoukak, qui ouvriront la marche les 20 et 21 novembre au théâtre Monnot. Mis en scène par Olivier Py, le directeur du festival d'Avignon, la pièce est une adaptation de La jeune fille sans main. Omar Abi Azar se réjouit de la venue et de la collaboration du Français avec le collectif Zoukak. « Qu'un metteur en scène de cette envergure vienne au Liban n'est pas quelque chose de banal », estime le comédien. « Le rapport qu'il arrive à donner entre le texte et le jeune public est très rare dans le monde. Son adaptation n'est pas condescendante envers la jeunesse », ajoute Omar Abi Azar qui apprécie que la poésie du texte soit mise en avant, au détriment du divertissement.

Étincelle poétique
Autre temps fort de « La belle saison », la table ronde « Le théâtre pour enfant et la problématique de la relation entre le privé et le public » qui aura lieu le 26 novembre au Beirut Art Center. « Au Liban, il y a de moins en moins d'espaces publics et la notion du privé est de plus en plus pervertie. Le théâtre doit donner une place à la jeunesse afin qu'elle puisse questionner son contexte. Il doit redonner une place politique à l'enfance, pas dans le sens médiatique, mais individuel du terme », estime Omar Abi Azar, cofondateur du collectif Zoukak. Aurélien Zouki renchérit de plus belle : « Dans un monde submergé de divertissements et d'images, l'artisanat du théâtre peut être l'étincelle qui permet d'expérimenter le beau, le poétique, la sensibilité. Tout cela doit permettre d'activer l'imaginaire et de le nourrir. »

Informations : artistique.beyrouth@if-liban.com

« Mettre en avant la vitalité artistique de la jeune création contemporaine à destination du jeune public. » Répétée à l'envi par Éric Lebas, l'attaché culturel de l'Institut français, la formule est prometteuse, mais ne vient pas de lui. C'est au 3, rue de Valois dans le 1er arrondissement de Paris – au ministère français de la Culture et de la Communication –, que l'idée a...

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