Médecins sans frontières a publié hier un rapport décrivant avec beaucoup de détails macabres le raid américain qui a fait 30 morts il y a près d'un mois contre son hôpital de Kunduz en Afghanistan. Dans ce document présenté à Kaboul, MSF assure qu'aucun combattant armé n'était dans l'établissement au moment de l'attaque. Les frappes, qui ont commencé « entre 2h et 2h08 du matin » dans la nuit du 2 au 3 octobre et qui se sont poursuivies pendant environ une heure, étaient destinées à « tuer et détruire », souligne l'ONG dans ce rapport. Pour preuve, elle précise que les tirs visaient « des gens qui tentaient de s'enfuir de l'hôpital », avant d'ajouter qu' « un employé de MSF a été décapité par des débris provenant des bombardements ».
Lorsque les premières bombes sont tombées, « entre 3 et 4 patients étaient des soldats de l'armée et environ une vingtaine des talibans », poursuit l'ONG, mais « aucun combattant armé » conformément à ses statuts.
La controverse porte sur la responsabilité des donneurs d'ordres. Le général américain John Campbell, chef de la mission de l'Otan en Afghanistan, a reconnu que la frappe était américaine, mais qu'elle avait été réclamée par l'armée afghane. Cette dernière se dit persuadée que des talibans se cachaient dans le bâtiment.
Moyen Orient et Monde
MSF dénonce l’acharnement de l’aviation US à bombarder l’hôpital de Kunduz
OLJ / le 06 novembre 2015 à 00h00