Photo d’archives du général Mohammad Ali Jaafari lors d’une conférence de presse à Téhéran en septembre 2012. Atta Kenare / AFP
La question de l'avenir du président syrien susciterait-elle des tensions entre Moscou et Téhéran ? Selon plusieurs organes de presse, le commandant du corps des gardiens de la révolution (pasdaran) en Iran, Mohammad Ali Jaafari, aurait, lors d'un discours lundi, évoqué les divergences de points de vue entre les deux alliés de la Syrie sur l'avenir de Bachar el-Assad.
Selon la chaîne panarabe al-Arabiyya, le général Jaafari aurait affirmé que Moscou se moque du sort réservé à Bachar el-Assad, contrairement à l'Iran qui ne voit aucune alternative au président syrien, « soutenu par la majorité de son peuple ». Selon al-Alam, un média iranien arabophone proche du régime, le général a affirmé « que la Russie cherche à défendre ses intérêts en Syrie, mais soutient aussi la résistance syrienne qui dépend du président Assad ». En revanche, selon l'agence Mehr, le général aurait indiqué que si la Russie et l'Iran partagent les mêmes intérêts sur le dossier syrien, « il n'est pas clair si Moscou est aligné sur la position iranienne en ce qui concerne le président Bachar el-Assad ».
Côté russe, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Maria Zakharova a bien confirmé que la position de la Russie concernant le président syrien ne changerait pas : le sort de Bachar el-Assad relève, selon Moscou, « de ses seuls concitoyens », a-t-elle assuré. Selon l'agence de presse Ria, elle avait indiqué un peu plus tôt que le maintien de Bachar el-Assad au pouvoir n'était pas une question de principe pour Moscou. « Nous ne disons pas qu'Assad doit partir ou rester », avait-elle ajouté.
La question de l'avenir du président syrien a également été évoquée, hier, par François Hollande. Le président français a jugé hier que la seule solution au conflit syrien serait un processus électoral, ajoutant que si des élections devaient avoir lieu une fois la sécurité rétablie, il ne souhaiterait pas voir Bachar el-Assad s'y présenter comme candidat. La participation du dirigeant syrien à de nouvelles élections reviendrait dès lors à « avouer notre incapacité à trouver une solution », a-t-il estimé. M. Hollande a également laissé entendre qu'une décision pourrait intervenir demain sur de nouvelles frappes françaises en Syrie contre des camps d'entraînement du groupe État islamique (EI).
Bien que les Occidentaux et l'opposition insistent sur une transition sans le président Assad, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Moqdad a affirmé hier qu'il n'était pas question d'une « période de transition » en Syrie. « Le président Bachar el-Assad est le président légitime élu par le peuple syrien, tout le monde doit respecter cette volonté », a-t-il ajouté au cours d'une visite à Téhéran, allié clé du régime syrien.
Rencontre Lavrov-de Mistura aujourd'hui
Parallèlement, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov devrait recevoir aujourd'hui à Moscou l'émissaire de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, pour progresser dans l'établissement d'un « dialogue réel » entre le régime et l'opposition syrienne. Il s'était déjà rendu hier à Damas et a appelé à instaurer un cessez-le-feu au moment où Occidentaux, Russes et pays du Proche-Orient multiplient les efforts diplomatiques pour tenter de mettre fin à quatre ans et demi d'une guerre dévastatrice. Il a également affirmé que les représentants du régime et de l'opposition syrienne avec qui la Russie est en contact seront « invités la semaine prochaine à Moscou pour des consultations ».
Une conférence rassemblant tous les acteurs de la crise, mais à laquelle n'étaient pas représentés ni le régime ni l'opposition syrienne, avait déjà eu lieu vendredi dernier à Vienne. Les pourparlers ont rapidement achoppé sur de nombreux points dont le principal est le sort de M. Assad, et les participants avaient convenu de se retrouver à nouveau à la mi-novembre.
(Sources : agences et rédaction)
La question de l'avenir du président syrien susciterait-elle des tensions entre Moscou et Téhéran ? Selon plusieurs organes de presse, le commandant du corps des gardiens de la révolution (pasdaran) en Iran, Mohammad Ali Jaafari, aurait, lors d'un discours lundi, évoqué les divergences de points de vue entre les deux alliés de la Syrie sur l'avenir de Bachar el-Assad.
Selon la chaîne...
commentaires (9)
A fond.... dans le baba des Bazarîîîs !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
15 h 59, le 04 novembre 2015