Rechercher
Rechercher

Culture - Théâtre

La danse avec la mort de Sitt Badiaa

Avec la comédienne Nada Bou Farhat, le metteur en scène Gérard Avedissian donne la parole à un personnage fictif qui raconte les secrets de Beyrouth sur les planches du Métro al-Madina. À partir du 27 octobre.

Nada Bou Farhat et Gérard Avedissian, l’actrice et le metteur en scène.

Il est revenu à ses premières amours, qu'il n'avait d'ailleurs pas quittées. Lui, c'est Gérard Avedissian, homme de théâtre, publiciste et peintre. Avec Nada Bou Farhat, étoile montante du cinéma et du théâtre, il recrée un personnage fictif et fabuleux : Sitt Badiaa.

Qui est exactement Sitt Badiaa ?
Gérard Avedissian : C'est une femme éternelle qui porte en elle la mémoire de Beyrouth dans toutes ses outrances, sa gaieté et sa tristesse, ses blessures et ses joies. Plus d'une heure quinze minutes de grands moments de farce et d'émotion, et d'allers-retours entre rires et larmes. La nuit du Nouvel an, Maguy Farah prédit à Sitt Badiaa qu'elle mourra à minuit. L'action se situe donc une heure avant ce moment fatidique où le personnage va entreprendre une vraie danse avec la mort, les souvenirs et surtout avec le temps.

Le temps est destructeur pour vous deux ?
G. A. : Cela dépend de l'usage qu'on en fait. Pour Badiaa, certes, il est destructeur. D'ailleurs, elle l'insulte, le défie et le fait reculer en se maquillant, se grimant. Sitt Badiaa n'a pas peur de la mort. Elle craint plutôt la transformation de son corps, de sa décrépitude.
Nada Bou Farhat : Je n'ai pas peur du temps qui passe. Je suis une personne très positive et je crois que les traces d'un être restent vivantes bien après sa mort. Par ailleurs, en tant que comédienne, j'essaye d'adapter mes rôles à toutes les étapes de ma vie.

Quelle est l'arme nécessaire contre la mort ?
G. A. : L'intérêt qu'on porte à la vie et le fait de rester en contact avec les autres. Aujourd'hui, à l'aube de mes 70 ans, j'ai encore l'âme d'un jeune homme de 18 ans. Je ne cesse d'écrire, de peindre et d'avoir des projets. Je me remplis de la vie. Si on est vide de l'intérieur, c'est qu'on est déjà mort.
N. B. F. : J'admire comment Gérard voit les détails que tout le monde ne voit pas. Pour ma part, j'aime également observer les autres et ce sont les histoires que j'invente, à partir de là, qui m'animent.

Comment a eu lieu le déclic entre vous deux ?
G. A. : Le personnage de Badiaa doit avoir un charme extraordinaire. Que j'ai retrouvé chez Nada. Les bonnes actrices ne manquent pas, mais j'étais à la recherche d'un certain je-ne-sais-quoi. Nada, elle, rassemble tous les qualificatifs. En outre, sa façon de s'enthousiasmer pour le projet m'a épaté.
N.B.F. : J'aime les idées de Gérard et sa vision du monde. J'ai donc tout de suite accepté le rôle avant d'avoir lu le scénario.

Comment se prépare-t-on à ce rôle ? Liberté ou dirigisme ?
G. A. : Elle est très fidèle au texte. Je lui donne les premières directives et elle en fait ce qu'elle veut. Je ne voudrais pas qu'on m'imite, mais qu'on réinterprète ma démarche.
N.B.F : J'ai eu confiance en lui dès le début. Il m'a raconté plein d'histoires, des films, des personnages qui se bousculent dans sa tête. J'ai passé un mois à l'écouter puis j'ai brassé toutes ces idées et j'ai retrouvé toute seule mon espace intime d'actrice, en m'inspirant des expressions de Meryl Streep et de Marion Cotillard dans La Môme.

Il est revenu à ses premières amours, qu'il n'avait d'ailleurs pas quittées. Lui, c'est Gérard Avedissian, homme de théâtre, publiciste et peintre. Avec Nada Bou Farhat, étoile montante du cinéma et du théâtre, il recrée un personnage fictif et fabuleux : Sitt Badiaa.
Qui est exactement Sitt Badiaa ?Gérard Avedissian : C'est une femme éternelle qui porte en elle la...

commentaires (1)

Sitt Badiaa, on vous envie, vous êtes dans une autre planète.

Halim Abou Chacra

03 h 58, le 22 octobre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • Sitt Badiaa, on vous envie, vous êtes dans une autre planète.

    Halim Abou Chacra

    03 h 58, le 22 octobre 2015

Retour en haut