Syrie : Assad peut rester jusqu'à un gouvernement de transition (ministre saoudien)

Bachar el-Assad pourra rester au pouvoir pendant la formation d'une autorité gouvernementale de transition en Syrie mais devra partir quand cette instance sera en place, a prévenu lundi le ministre saoudien des Affaires étrangères.

"Après la formation d'un conseil de gouvernement, Bachar el-Assad devra partir", a indiqué Adel al-Jubeir lors d'une conférence de presse à Riyad avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. Le ministre saoudien a ajouté que M. Assad pouvait rester au pouvoir pendant la formation de cette autorité de transition "mais que dès qu'elle est prête pour gouverner, il n'y a plus de rôle pour lui".

"Que ça soit aujourd'hui, dans une semaine ou dans un mois, c'est au peuple syrien de décider mais il est clair depuis le début (du conflit) que Bachar el-Assad n'a pas d'avenir en Syrie", a ajouté M. Jubeir, dont le pays apporte un soutien à des groupes rebelles en Syrie. L'Iran, grand rival régional de l'Arabie saoudite, appuie de son côté le régime syrien, qui reçoit aussi l'aide de la Russie.

"A long terme, il ne peut y avoir de solution avec Assad", a déclaré de son côté M. Steinmeier, qui effectue une tournée au Moyen-Orient au sujet notamment du conflit en Syrie. Selon lui, le règlement du conflit syrien "n'a pas été rendu plus facile avec l'implication militaire de la Russie", depuis la fin septembre.
L'idée d'une autorité gouvernementale de transition dotée des pleins pouvoirs qui préparerait la tenue d'élections en Syrie a été approuvée par les grandes puissances en juin 2012 lors de la conférence internationale sur la Syrie dite de Genève I.

Le conflit syrien a fait plus de 250.000 morts depuis 2011 et entraîné le déplacement de plus de onze millions de personnes, dont environ quatre millions ont fui le pays, contribuant à nourrir une crise migratoire sans précédent en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.

L'Allemagne a accueilli 600.000 réfugiés, notamment syriens, depuis le début de l'année. L'Arabie saoudite et l'Allemagne font partie de la coalition internationale menée par les Etats-Unis contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), qui sévissent en Syrie et en Irak voisin.

"On ne va pas trouver une solution tout de suite, c'est pourquoi le combat contre l'EI doit continuer tout en engageant en parallèle un processus de transformation politique en Syrie", a assuré le chef de la diplomatie allemande. La chancelière allemande Angela Merkel avait jugé début octobre que tout processus politique en Syrie ne pourrait être couronné de succès que si le président Assad participe directement aux discussions.
M. Jubeir avait prévenu fin septembre à l'Onu que le président Assad devait quitter le pouvoir sous peine d'en être chassé par la force "militaire".