Rechercher
Rechercher

Lifestyle - This is America

Ralph Nader a désormais son... musée

L'édifice, d'une superficie de 550 mètres carrés, est le premier dans son genre aux États-Unis.

Ralph Nader et sa « victime », la Corvair de tous les dangers.

Avocat (acharné) des droits des consommateurs, ayant eu le dernier mot dans un litige historique avec la puissante firme General Motors, Ralph Nader (81 ans) ne décolère toujours pas. Son musée est à son image et, comme dans ses discours, rien n'y est placé au hasard. L'avocat et homme politique d'origine libanaise a récemment inauguré l'American Museum of Tort Law (le Musée américain du droit de responsabilité), qu'il a monté lui-même et qui est l'illustration de l'un des combats qui lui tiennent à cœur : la protection de l'intérêt public contre les manipulations de puissantes compagnies. Dans cet étrange musée de 550 m2, le premier dans le genre au États-Unis, trône une flamboyante Chevrolet Corvair rouge de 1963. Même si Nader avoue que « c'est l'une des voitures aux plus belles lignes jamais conçues », il a tenu à rappeler que ce fut l'une de ses plus belles victoires. En 1965, Ralph Nader publiait un ouvrage intitulé Unsafe at any Speed, qui met en cause les négligences de l'industrie automobile dans la problématique croissante de la mortalité routière, les fabricants de voitures ayant tendance à faire passer au second plan les critères de sécurité des véhicules. La publicité générée par ce titre et la vigueur du plaidoyer de Nader en faveur d'une prudence maximale ont permis, en particulier, l'adoption en 1966 par le Congrès américain d'une loi garantissant la sécurité routière.

Des objets et des victoires

Nader obligera également General Motors à retirer de la vente la Corvair, à ses yeux une voiture belle mais dangereuse. En 1971, il gagnera un procès retentissant contre la compagnie pour l'avoir fait suivre et surveiller pendant plusieurs mois, allant même, comme dans les bons vieux polars, jusqu'à lui envoyer une prostituée-espion. Les fonds recueillis grâce à cet ouvrage et aux nombreux procès lui ont permis de mettre en place des équipes de juristes spécialisés, baptisés les Raiders de Nader, qui le suivront dans ses combats.

Pour illustrer son parcours, sont épinglées au musée les « preuves » des nombreuses poursuites en justice contre des fabricants de produits ayant porté atteinte au public. Parmi les plus célèbres, une panoplie de jouets à risque, qui furent quand même mis sur le marché ; Lee Iaccoca, caricaturé en mauvais génie, car ce célèbre patron de Ford avait, en 1970, vendu le modèle Pinto tout en sachant que son réservoir pouvait facilement exploser. Sans oublier le café bouillonnant de McDonald qui avait brûlé une cliente. Cette dernière avait été dédommagée avec la coquette somme de 160 000 dollars.

Le Liban dans les gènes

Ralph Nader a choisi d'installer ce musée dans sa modeste ville natale de Winsted, dans l'État du Connecticut, où son père Nadra Nader, émigré du Liban en 1912, avait choisi de vivre avec son épouse Rose Bouziane. Rose, enseignante de français à Zahlé, a réussi à élever son petit monde (quatre enfants) dans le pays de l'Oncle Sam. Inspiré par son père Nadra, rebelle, idéaliste et révolté par les injustices sociales, le cadet, Ralph, fera de brillantes études de droit à l'Université de Harvard. De là, il se rend à Washington pour débuter sa carrière d'avocat spécialisé dans le droit des consommateurs. L'idéaliste qu'il est essayera d'emprunter, mais en vain, le chemin de la Maison-Blanche. Il se présente aux élections présidentielles de 1996 et 2000 sous les couleurs du Parti vert. Critiquant parfois plus âprement encore les démocrates, dont il est issu, que les républicains, il lui sera reproché d'avoir contribué à la défaite d'Al Gore en Floride en 2000 en lui confisquant les quelques voix manquantes pour battre George W. Bush.

Cuisine libanaise et « coconut cookies »

Mais il faudra plus pour calmer les passions de Ralph Nader. Il récidive en 2004, puis en 2008, et se présente comme candidat du Parti réformateur. N'ayant pu, en 2004, réunir les frais nécessaires au financement de cette campagne électorale, il récupère un livre de cuisine publié par ses parents sous le titre Cela se passe dans la cuisine : recettes pour le corps et l'esprit, vendu à l'origine à 9 dollars. En l'occurrence, des recettes libanaises, du baba ghannouge aux maamouls et nammoura, en passant par le cheikh el-mehchi et la kebbit samak, le tout assaisonné d'une légère saveur américaine (intégration oblige), avec la soupe de petits pois et les carrot coconut cookies.
Le pur qu'il est va échouer encore une fois et renoncer à la présidence. Mais, Ralph Nader-Don Quichotte du peuple peut s'enorgueillir d'avoir pu vaincre certains moulins à vent.

 

Dans la même rubrique
Voulez-vous planter des choux à la mode de Michelle ?

La culture gay fait enfin son grand « coming out » avec Mika en vedette

Dis-moi comment tu dessines, je te dirai...

Avocat (acharné) des droits des consommateurs, ayant eu le dernier mot dans un litige historique avec la puissante firme General Motors, Ralph Nader (81 ans) ne décolère toujours pas. Son musée est à son image et, comme dans ses discours, rien n'y est placé au hasard. L'avocat et homme politique d'origine libanaise a récemment inauguré l'American Museum of Tort Law (le Musée américain...

commentaires (2)

Et quand va-t-on l'y placer ?

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

10 h 56, le 16 octobre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Et quand va-t-on l'y placer ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 56, le 16 octobre 2015

  • A L,ETRANGER TOUS LES LIBANAIS DE TALENT BRILLENT PAR LEUR ROLE ET APPORT... DANS LE PAYS LES TANEK IL 3ATI2 DE L,HERITAGE ET DE LA DESIGNATION SEULS BRILLENT PAR LEUR STUPIDITE ET HEBETUDE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 17, le 16 octobre 2015

Retour en haut