La Norvège veut renvoyer certains Syriens vers la Russie

La Norvège veut renvoyer vers la Russie des Syriens qui ont longtemps vécu dans ce pays avant de demander l'asile dans le pays scandinave, ont annoncé les autorités norvégiennes.

Depuis le début de l'année, quelque 1.100 Syriens ont gagné l'espace Schengen --dont la Norvège est membre-- en passant par l'Arctique via Storskog, le poste-frontière entre la Russie et le pays scandinave. "Nous voyons qu'une partie de ceux qui arrivent aujourd'hui via Storskog ont longtemps séjourné légalement en Russie", a déclaré mercredi soir le ministre norvégien de la Justice Anders Anundsen à la radiotélévision publique NRK.
"Cela signifie qu'ils n'ont pas fui la guerre ni le dénuement ni la faim, et qu'ils n'ont donc pas besoin d'un havre de paix en Norvège. Ils en ont déjà un en Russie", a-t-il ajouté, précisant qu'un accord liait les deux pays dans ce domaine.

Selon NRK, M. Anundsen va envoyer une circulaire aux autorités de l'immigration pour qu'elles oeuvrent en priorité au retour des personnes dans cette situation avec une mise en oeuvre peut-être dès la semaine prochaine. Les détails de la circulaire n'étaient pas connus dans l'immédiat. Le ministre norvégien des Affaires étrangères Børge Brende a dit avoir soulevé la question avec son homologue russe Sergueï Lavrov lors d'une réunion des chefs de la diplomatie de la région mercredi soir à Oulu (Finlande).

Malgré un trajet plus long, le détour par l'Arctique est plus rapide et plus sûr pour les migrants que la traversée de la Méditerranée. Les réfugiés franchissent le poste-frontière russo-norvégien à vélo car les autorités russes interdisent les passages transfrontaliers à pied et les autorités norvégiennes sanctionnent les personnes transportant des migrants dans leur véhicule, jugeant que cela s'apparente à du trafic d'êtres humains.
Au total, la Norvège s'attend à recevoir jusqu'à 25.000 demandeurs d'asile cette année, la plupart passant par la Suède voisine.