Frappes en Syrie: les militaires russes et américains se rapprochent d'un accord

Les militaires russes et américains se rapprochent d'un accord pour éviter des collisions aériennes au-dessus de la Syrie, a annoncé mercredi le ministère russe de la Défense au terme d'un troisième round de négociations.

"Nous constatons le rapprochement de nos positions sur les points clés du futur document", a déclaré le ministère, cité par les agences russes. "Nous nous sommes mis d'accord sur la procédure pour les actions à venir", a ajouté le ministère, après les négociations qui ont eu lieu par visioconférence.

La Russie a entrepris depuis le 30 septembre de mener à son tour des frappes aériennes contre les rebelles en Syrie, pour venir en aide au régime de Bachar al-Assad dont elle est l'un des principaux alliés. Les Etats-Unis sont de leur côté à la tête d'une large coalition qui bombarde depuis plus d'un an en Syrie et en Irak le groupe jihadiste Etat islamique. Cette cohabitation dans le ciel syrien, dans un contexte de tension internationale inédit depuis la guerre froide, a suscité la crainte d'incidents aux conséquences imprévisibles. Un porte-parole du Pentagone a ainsi mis en garde mardi contre une situation "dangereuse", alors que des avions militaires russes et américains s'étaient trouvés samedi juste à "quelques miles" l'un de l'autre.

Le ministère russe de la Défense a confirmé mercredi qu'un chasseur Soukhoï Su-30 s'était approché d'un appareil américain pour l'identifier visuellement, assurant qu'il "n'avait pas pour objectif d'intimider qui que ce soit". Il a cependant souligné que les appareils russes avaient "toutes les bases légales pour se trouver dans l'espace aérien syrien", le régime de Damas en ayant fait la demande à Moscou.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a mis en garde mercredi contre le risque de dérapage vers un "conflit entre les Etats-Unis et la Russie". Les Occidentaux accusent la Russie de concentrer ses frappes sur les rebelles modérés syriens qui combattent le régime de Damas. Moscou s'en défend.