Migrants évacués à Paris: plus de 2.200 offres d'hébergement depuis juin (préfecture)

Plus de 2.200 offres d'hébergement d'urgence ont été faites par les services de l'Etat aux migrants évacués des campements parisiens depuis le mois de juin, a annoncé mardi le préfet de la région d'Ile-de-France et de Paris, Jean-François Carenco.

"Un total de 2.257 places d'hébergement d'urgence ont été proposées aux migrants installés dans des campements à l'issue des dix opérations de mise à l'abri menées depuis le 2 juin", date de l'évacuation du campement installé sous la station de métro La Chapelle, a indiqué M. Carenco, lors d'une rencontre avec la presse.

Ces opérations ont mobilisé 34 centres en Ile-de-France dans 22 communes, "dont 12 à Paris", a-t-il précisé. Soulignant le "suivi individualisé" dont les migrants bénéficiaient pour leurs démarches administratives, il a rappelé que l'objectif était "de les amener à faire une demande d'asile".

"Toutes les personnes hébergées ont entamé des démarches", si l'on ne tient pas compte de 209 départs volontaires, 19 exclusions et 18 réorientations vers d'autres dispositifs, notamment pour les mineurs isolés étrangers.

Ces migrants, "dont beaucoup d'Erythréens et de Soudanais", ont commencé à être orientés vers le dispositif national d'asile pour 369 d'entre eux, a précisé la préfecture.

La préfecture a par ailleurs rappelé que l'Ile-de-France avait accueilli 526 réfugiés syriens et irakiens en provenance d'Allemagne. "39 ont d'ores et déjà été relogés et 436 sont actuellement hébergés dans des centres franciliens", a-t-on précisé.

"Ce sont des personnes très en attente, qui ont très envie de commencer une nouvelle vie, notamment les étudiants et les familles avec enfants", a-t-on ajouté de même source, en précisant que le relogement se faisait ensuite sur des critères personnalisés. "On insiste beaucoup sur l'adaptation du logement aux besoins du ménage. Nous menons un travail de fond sur le niveau de diplômes, la composition du ménage, les besoins médicaux"...

M. Carenco a insisté sur le fait que ces actions ne se faisaient pas au détriment d'autres publics, et que la préfecture d'Ile-de-France préparait le "plan hiver" pour les sans-abri. Pour ce dernier, "2.500 places dans toute la région, dont 1.100 à Paris, seront progressivement mobilisées" à compter du 1er novembre, "soit plus que l'an passé", a-t-il précisé.

Interrogé sur la situation au lycée Jean-Quarré, dernier campement de migrants à Paris où des centaines de personnes sont installées, M. Carenco a assuré que la situation était "compliquée" mais que l'opération d'évacuation aurait bien lieu à l'issue du délai d'un mois donné par la justice.

"C'est difficile mais il faudra le faire", a-t-il affirmé, en assurant qu'"il y a un certain nombre de personnes qui ont intérêt que ça se passe mal", en allusion à certains collectifs de soutien qui se sont constitués sur place.