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Liban - Maarab

Le gouvernement « n’a plus de raison d’être s’il reste soumis au chantage », affirme Fatfat

Le député de Denniyé a eu un entretien de deux heures hier avec le chef des Forces libanaises, Samir Geagea.

Samir Geagea et Ahmad Fatfat ont tous deux considéré comme étant « très mauvaise » l’intervention russe en Syrie. Photo Ani

Ahmad Fatfat, député du Futur, et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, ont évalué hier l'actualité locale et régionale, deux heures durant, au cours d'une réunion qu'ils ont tenue en début d'après-midi à Maarab.
Pour ce qui est de l'actualité locale, le bilan dressé par les deux est négatif, étant donné le blocage qui persiste. « La situation interne commande des positions courageuses. Soit le gouvernement est actif, soit sa présence est inutile. S'il va rester la cible de chantages et si on va continuer à lui imposer des conditions, il n'a plus aucune raison d'être », a déclaré M. Fatfat à la presse en déplorant le fait que le gouvernement soit « constamment soumis à du chantage à des fins d'obtenir des acquis ou des nominations précises, même au prix d'une atteinte à l'armée et aux institutions étatiques ».
Le parlementaire a cependant affirmé ne pas s'opposer à « des compromis » qui pourraient redynamiser le gouvernement « mais à condition qu'ils jettent les bases d'un travail sérieux et continu ».
« Certaines parties politiques ne peuvent qu'avoir recours aux menaces, à l'intimidation et au chantage. Nous avons entendu le député Mohammad Raad (chef du bloc parlementaire du Hezbollah) annoncer que si le dossier des armes est de nouveau soulevé, son parti n'hésitera pas à provoquer un nouveau 7-Mai. Sauf que ce discours ne tient plus », a-t-il asséné.
Concernant le débat autour de la présidentielle, M. Fatfat s'est dit étonné « des menaces de certaines parties qui se disent favorables au dialogue et qui veulent en même temps imposer un président de la République », en allusion au courant du général Michel Aoun. Estimant que cette attitude est en « contradiction avec l'action politique démocratique », il a souligné qu'il ne suffit pas de déterminer les caractéristiques du futur chef de l'État. « S'ils veulent que la conférence de dialogue soit fructueuse, qu'ils aillent, comme le 14 Mars, au Parlement où attendent des projets et des propositions de loi électorale dont l'une avait été présentée conjointement par les Forces libanaises, le courant du Futur et le PSP. Qu'ils soient soumis au vote et on verra lequel sera retenu. C'est de cette façon que l'action parlementaire, politique et démocratique peut être redynamisée. Ce ne sont sûrement pas, comme le pensent certains, ceux qui détiennent des armes qui peuvent imposer un président de la République ou une loi électorale ou encore la proportionnelle », a poursuivi M. Fatfat.

« De quelle proportionnelle parlons-nous ? »
Et d'expliquer pourquoi, selon lui, ce mode de scrutin ne peut pas être appliqué au Liban : « L'opinion publique sait-elle comment la proportionnelle peut être appliquée à l'ombre des armes ? Dans certaines régions du Liban-Sud et de la Békaa, le taux de participation aux élections législatives est de 100 %. À l'ouverture des dépôts de candidatures en 2013, avant la prolongation du mandat de la Chambre, le Hezbollah et le mouvement Amal avaient déjà 11 candidats. Personne en dehors de ces deux partis n'avait posé sa candidature. De quelle proportionnelle parlons-nous? Celle-ci n'a aucun sens en présence des armes, sauf dans les régions qui en sont nettoyées. C'est comme si le Hezbollah disait à l'opinion publique : Les régions que je contrôle m'appartiennent exclusivement, mais je partage dans vos régions les sièges qui vous sont attribués. »
En réponse à une question, le député a rejeté les accusations selon lesquelles les nominations sécuritaires qui auraient pu permettre, selon les vœux du général Aoun, de retarder le départ à la retraite du général Chamel Roukoz, le chef des commandos de l'armée, n'ont pas vu le jour parce que le courant du Futur n'a pas usé de pressions sur ses alliés chrétiens. « Il est sûr que ni Samir Geagea, ni Michel Sleiman, ni Samy Gemayel, ni aucun des chrétiens du 14 Mars n'attend des instructions de Saad Hariri. Nous sommes des partenaires. Il n'y a pas de subordonnés parmi nous, comme peut-être au sein du camp opposé où certains exécutent la politique du Hezbollah », a-t-il dit, en réaffirmant que le dossier des nominations n'était pas de toute façon du ressort du Conseil des ministres mais du ministre de la Défense qui tranche à ce niveau, sur base de propositions du commandant en chef de l'armée.
Sur un autre plan, M. Fatfat a fait état d'une convergence de vues avec le chef des FL au sujet de l'intervention russe en Syrie. Affirmant qu'ils ont tous deux dénoncé les ingérences extérieures dans le pays voisin, il a désigné comme étant « très mauvaise » l'intervention militaire de la Russie « qui essaie de soutenir Bachar el-Assad contre son peuple et qui pave la voie malheureusement à des guerres de longue durée dans la région ».

Ahmad Fatfat, député du Futur, et le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, ont évalué hier l'actualité locale et régionale, deux heures durant, au cours d'une réunion qu'ils ont tenue en début d'après-midi à Maarab.Pour ce qui est de l'actualité locale, le bilan dressé par les deux est négatif, étant donné le blocage qui persiste. « La situation interne commande des positions...

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