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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Qui va arrêter les tueries aux USA? Obama ne peut pas et le citoyen américain ne veut pas

Le massacre dans un collège de l'Oregon, jeudi dernier, qui a fait dix morts et plusieurs blessés, est le 48e du genre cette année. Soit un carnage par semaine, perpétré par des jeunes qui tuent d'autres jeunes, sans compter des dizaines d'autres cas similaires qui ont été avortés grâce à la vigilance de la police.
Triste à dire que c'est du déjà-vu, de l'aveu même du président Barack Obama qui s'est immédiatement exprimé à ce sujet, disant notamment « que c'est un choix politique » de l'Amérique qui permet que ces tueries se produisent encore et encore. Il a aussi précisé qu'arrêter ce cycle de violence « n'est pas une chose que je peux faire seul ». Donc la peur a gagné et les Américains ont ainsi pu constater leur réalité, telle qu'elle est : leur société est irréductiblement violente. Malgré le fait que tout le monde en soit indigné et que tout le monde pointe du doigt la NRA (National Riffle Association), le nom officiel et légal de l'implacable « Gun Lobby », ou le lobby des armes.

 

La NRA, un legs des « Pilgrims »
Quoi que l'on dise et quoi que l'on fasse, la NRA est immensément populaire. Elle compte cinq millions de membres et des dizaines de millions de sympathisants, affichant en plus de très belles revues qu'elle publie et organisant des dizaines de foires à travers les États-Unis, où l'on peut acheter des revolvers tout calibre, des fusils de chasse, d'autres plus sophistiqués et des t-shirts-souvenirs. Sa force : le besoin inné de l'Américain de posséder une arme pour se défendre. Un atavisme qui dure depuis que les « Pilgrims Fathers » (premiers colons britanniques) ont débarqué sur les rivages du Nouveau Continent, hostile de par sa nature et de par sa population indigène. Puis la guerre civile et la peur raciale mutuelle sont venues conforter ce besoin qui, en définitive, s'est fermement ancré sur le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis qui garantit le droit, aussi bien à chaque individu qu'à chaque État, d'armer une milice pour se défendre. À noter que le mot milice, ici, n'est pas utilisé dans un sens négatif comme c'est le cas au Liban, par exemple. Tout cela forme donc le fondement d'une idéologie plébiscitée par les conservateurs, nommément les républicains américains, et qui alimente phobie et paranoïa raciales, religieuses, politiques et xénophobes.

Quand, en janvier dernier, dans son discours sur l'État de l'Union devant le Congrès, le président Obama avait dit que le temps est arrivé de promulguer une loi limitant la prolifération des armes individuelles, il a eu droit à une « standing ovation » générale. Seuls quelques républicains sont restés assis. Ils ont préféré endurer cet instant d'embarras plutôt que de subir l'ire de leurs électeurs locaux, tous inconditionnels de l'autodéfense.

 

(Lire aussi : L'achat facile d'armes à feu aux États-Unis au cœur des tueries de masse)

 

Une société US violente et polarisée
À quoi doit-on s'attendre dans cet esprit de psychose qui domine ? Les jeunes à problèmes vont continuer à tuer tout ce qui bouge, à l'école, à l'université et dans les lieux publics, selon leurs tourments. Selon la presse américaine, le pourcentage de ceux qui soutiennent le contrôle des armes s'élève à 90 %. N'empêche qu'en mars dernier, le Congrès a rejeté une démarche pour interdire l'usage d'un genre de balles pouvant percer le gilet antiballes, ce même gilet que revêt la police. Et qui était contre ? 285 républicains et 5 démocrates.
Le fait est que le peuple américain, très fier de son pays, ignore foncièrement que ce qui se passe chez lui, au niveau de la libre possession des armes, est inexistant dans les autres pays avancés. Et ainsi, il devient de plus en plus difficile de le convaincre de limiter le nombre des armes aux mains des individus. Au grand étonnement même de son père, le jeune tueur de l'Oregon en avait acquis quatorze.


(Lire aussi : « Comment diable a-t-il pu accumuler 14 armes ? »)


Un observateur de ce phénomène, purement américain, constate que le contrôle des armes aurait pu être amorcé après le massacre dans une école de Newtown (Connecticut) en 2012, ayant causé la mort de 20 enfants et six adultes. À cette époque, la NRA avait été quelque peu secouée et mise sous grande pression par l'indignation généralisée de l'opinion publique. Rien n'étant alors entrepris à son encontre, elle a accru sa suprématie puisqu'aujourd'hui elle refuse même que l'on vérifie le background de l'acheteur (son état mental, son casier judiciaire, etc.). Avant bien longtemps, elle ne baissera pas les armes.
À présent, il est quasi impossible de changer un iota de la situation actuelle : en plus de sa nature violente, la société américaine souffre aussi de polarisation.

 

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Le massacre dans un collège de l'Oregon, jeudi dernier, qui a fait dix morts et plusieurs blessés, est le 48e du genre cette année. Soit un carnage par semaine, perpétré par des jeunes qui tuent d'autres jeunes, sans compter des dizaines d'autres cas similaires qui ont été avortés grâce à la vigilance de la police.Triste à dire que c'est du déjà-vu, de l'aveu même du président...

commentaires (1)

Comme nous le disait Medea Azoury ce genre de truc qui se passe aux usa ne peut en aucune façon nous interpeller puisque les huluberlus ont décidé que c'est des rambo spiderman ou autre superman qui agissent. Ils ont donc la hollywoodattitude. Kunduz et le bavure de l'hôpital ressort du même thème.

FRIK-A-FRAK

09 h 30, le 08 octobre 2015

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Commentaires (1)

  • Comme nous le disait Medea Azoury ce genre de truc qui se passe aux usa ne peut en aucune façon nous interpeller puisque les huluberlus ont décidé que c'est des rambo spiderman ou autre superman qui agissent. Ils ont donc la hollywoodattitude. Kunduz et le bavure de l'hôpital ressort du même thème.

    FRIK-A-FRAK

    09 h 30, le 08 octobre 2015

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