L'Otan juge les incursions aériennes russes en Turquie "extrêmement dangereuses" (déclaration)

L'Otan a jugé lundi "extrêmement dangereuses" les incursions de l'aviation russe en Turquie, et ses 28 membres se sont inquiétés des frappes aériennes de la Russie en Syrie "qui ont fait des victimes civiles et ne visaient pas" les jihadistes de l’État islamique.

L'Otan a mentionné deux "violations" de l'espace aérien turc par des avions de combat russes Soukhoï, samedi et dimanche, dans la région de Hatay (sud de la Turquie), dans une déclaration conjointe publiée après une réunion d'urgence lundi après-midi à Bruxelles.

Les 28 États membres de l'Alliance atlantique ont aussi exprimé leur "grave préoccupation" face aux frappes aériennes de la Russie en Syrie, en particulier à Hama, Homs et Idlib, "qui ont fait des victimes civiles et ne visaient pas Daech (acronyme arabe du groupe État islamique)", dans ce texte commun.

"Les Alliés appellent la Fédération russe à immédiatement cesser ses attaques contre l'opposition syrienne et les civils, à concentrer ses efforts sur la lutte contre l'EI et à promouvoir une solution au conflit par le biais d'une transition politique", selon ce texte commun adopté par les ambassadeurs des 28.

Les Alliés ont décrit deux "violations de l'espace aérien de la Turquie, le 3 octobre et le 4 octobre, par des avions (Soukhoï) SU-30 et SU-24 de l'armée de l'air russe, dans la région de Hatay". "Les avions en question sont entrés dans l'espace aérien turc en dépit des avertissements clairs, opportuns et répétés des autorités turques", estiment-ils dans la déclaration.

"Conformément aux pratiques de l'Otan, des avions de chasse turcs ont répondu à ces incursions en s'approchant afin d'identifier l'intrus, après quoi les avions russes ont quitté l'espace aérien turc", ont-ils expliqué.

"Les Alliés (...) condamnent ces incursions dans l'espace aérien de l'Otan. Les Alliés relèvent aussi l'extrême danger d'un tel comportement irresponsable", poursuit cette déclaration. Ils "appellent la Fédération de Russie à les cesser et à immédiatement expliquer ces violations".