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Liban - Décryptage

Une délégation yéménite au Liban pour parler d’une guerre qui n’en finit plus

Au moment où la crise syrienne s'invite dans les réunions et les discours dans le cadre de la session ordinaire de l'Assemblée générale des Nations unies, la guerre au Yémen entre dans son septième mois dans l'indifférence de la communauté internationale. Dans une tentative de briser le mur de silence qui entoure cette guerre et les atrocités qui y sont commises, une délégation du comité révolutionnaire yéménite (formé d'une coalition de partis et de tribus ainsi que de l'armée régulière hostile au président démissionnaire Abd Rabbo Mansour Hadi) a entamé, par le Liban, une tournée dans le monde arabe.

Menée par Nayef al-Kaness, chef du parti Baas yéménite, et ayant pour membres Abdel Rahmane al-Moukhtar, du commandement d'Ansarallah (les houthis), et trois figures féminines de différents partis, la délégation a rencontré le secrétaire général du Hezbollah ainsi que des délégations des « partis nationaux » et des organisations palestiniennes. La délégation yéménite souhaite rappeler au monde, en commençant par le Liban, que la guerre qui se poursuit contre le Yémen depuis bientôt sept mois n'est pas un conflit interne, mais une confrontation directe entre la coalition menée par l'Arabie saoudite et une grande partie des composantes de la société yéménite. De même, la délégation insiste sur le fait que cette guerre ne respecte aucune ligne rouge, puisque, selon elle, les hôpitaux sont bombardés, les maisons sont détruites sur les têtes de leurs habitants, l'infrastructure n'existe pratiquement plus et même les mosquées sont attaquées. Lundi, par exemple, les bombardements ont visé une réception de mariage, faisant plus de 135 morts dont 70 femmes...

Malgré cela, le peuple yéménite est plus que jamais attaché à sa terre et son indépendance, il se bat avec les moyens disponibles, mais considère que le temps joue en sa faveur, puisqu'il a l'endurance nécessaire et surtout la foi dans la victoire finale. Selon les membres de la délégation, l'entretien de trois heures avec Hassan Nasrallah a d'ailleurs essentiellement porté sur ce thème, celui de la foi dans la justesse de la cause qui fait bouger les montagnes. Mais, en même temps, les parties yéménites qui se battent à la fois contre la coalition menée par l'Arabie saoudite et contre el-Qaëda qui a augmenté son influence dans le pays à la faveur des bombardements massifs ont compris qu'il est aussi important de tenter de mobiliser les opinions publiques arabes et internationales en leur faveur.
Certes, Abdel Rahmane al-Moukhtar affirme que, finalement, c'est le terrain qui reste le facteur le plus important, mais la guerre médiatique a aussi son rôle dans le conflit.

Au sujet du terrain, les membres de la délégation précisent qu'il faut faire la distinction entre les régions du nord du pays, où la confrontation est directe entre les Yéménites et l'armée saoudienne, et les autres fronts où les Yéménites se battent contre les soldats de la coalition et les combattants d'el-Qaëda aidés par quelques partisans du président démissionnaire.
Dans les régions du nord, les Yéménites ont avancé de près de 20 km en territoire saoudien, dans les provinces de Gizan, de Najran et d'Assir, qui étaient d'ailleurs des territoires yéménites avant d'être annexés par l'Arabie saoudite en 1930. Selon les membres de la délégation, les Yéménites n'ont nullement l'intention d'envahir l'Arabie ou certaines régions de ce pays. C'est d'ailleurs pourquoi ils ont attendu 40 jours avant de commencer à avancer au-delà de leur frontière. Connaissant bien le terrain et bénéficiant implicitement d'un environnement favorable (puisque les habitants de ces trois provinces sont en grande majorité d'origine yéménite), les Yéménites ont réussi à détruire dix hélicoptères de type Apache et ils ont tué deux grands généraux saoudiens sans parler des soldats saoudiens qu'ils ont capturés. La délégation ajoute que l'avancée yéménite en territoire saoudien vise à pousser l'Arabie saoudite à arrêter son agression contre le Yémen, non à s'installer dans le royaume wahhabite.

Au sujet de la région d'Aden, dans le sud, que les forces hostiles à l'Arabie saoudite ont évacuée au profit des soldats de la coalition, notamment les Émiratis et les Qataris, les membres de la délégation expliquent qu'il s'agit d'un repli tactique. Car tant qu'ils étaient sur place, ils étaient bombardés par air et mer. Maintenant, les troupes de la coalition se battent entre elles et leurs conflits permettent aux combattants d'el-Qaëda de gagner du terrain. Les membres de la délégation précisent ainsi que cela pourrait bien être les combattants d'el-Qaëda qui ont bombardé le consulat du sultanat d'Oman à Aden dont a été accusé le mouvement Ansarallah. La délégation rappelle ainsi qu'il n'y a aucune raison pour que les Yéménites attaquent le consulat du sultanat d'Oman, puisque ce pays abrite des négociations de paix entre les différentes parties, et c'est à Mascate que les premiers contacts entre les représentants d'Ansarallah et les responsables militaires américains ont eu lieu...

Concernant le terrain, il reste encore à parler de la bataille de Ma'reb, dans le centre du pays, qui avait été qualifiée par Hassan Nasrallah de stratégique. Cette province commande en effet l'accès à celle de Saada qui abrite la capitale Sanaa et qui est le fief d'Ansarallah. Depuis trois semaines, les combats se concentrent sur « Tabbat al-Massari » (la colline des Égyptiens, qui, en 1960, avait marqué l'échec de l'offensive égyptienne contre le Yémen) que les soldats de la coalition ne parviennent pas à prendre. Les membres de la délégation sont convaincus que les soldats de la coalition échoueront à prendre cette colline, tout comme l'avaient fait les Égyptiens, expliquant que la force des Yéménites est dans leur endurance. Et ils sont désormais plus que jamais hostiles à l'influence saoudienne.

Tout en considérant que c'est le terrain qui définira le vainqueur et le vaincu, et en assurant que leurs forces ont encore plusieurs tours dans leur sac, notamment leur avancée en territoire saoudien, les membres de la délégation précisent qu'au final il y aura une solution politique entre les Yéménites, dont les contours sont déjà clairs. Mais ce sont, selon eux, les Saoudiens qui ont jusqu'à présent réussi à la saboter parce qu'ils croient encore pouvoir remporter une victoire. Il faudra donc attendre, estiment les membres de la délégation, que les Saoudiens comprennent que plus ils s'entêtent dans cette guerre et plus lourde sera leur défaite pour que la solution puisse être adoptée. En attendant ce jour, le peuple yéménite continue de mourir dans des conditions terribles, puisque les aides humanitaires ne parviennent pas à percer le blocus imposé par la coalition. « Mais nous ne serons pas des réfugiés aux quatre coins de la planète », conclut Alia d'une voix légèrement enrouée par l'émotion.

 

Pour mémoirePendant ce temps, le sang continue de couler au Yémen et en Syrie...

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commentaires (2)

Nous dire Scarlett que les Yemenites se battent d'un cote contre les bensaouds et de l'autre contre leur bacterie d'alqaida est une tautologie grave . Je sais c'est pas vous qui le dites , vous ne faites que rapporter ce que cet homme digne et fier de son pays et de son combat nous dit . Je croise les doigts qu'on me publie cette fois ci , quand il s'agit de s'attaquer a la barbarie bensaoude , c'est pas gagne .

FRIK-A-FRAK

13 h 23, le 30 septembre 2015

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Commentaires (2)

  • Nous dire Scarlett que les Yemenites se battent d'un cote contre les bensaouds et de l'autre contre leur bacterie d'alqaida est une tautologie grave . Je sais c'est pas vous qui le dites , vous ne faites que rapporter ce que cet homme digne et fier de son pays et de son combat nous dit . Je croise les doigts qu'on me publie cette fois ci , quand il s'agit de s'attaquer a la barbarie bensaoude , c'est pas gagne .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 23, le 30 septembre 2015

  • MON SEUL COMMENTAIRE... TRES CHERE MADAME SCARLETT HADDAD... EST SUR LE TITRE DE VOTRE ARTICLE... VOUS DITES UNE GUERRE QUI N,EN FINIT PLUS... POUR UNE GUERRE D,A PEINE UN AN... ET VOUS NOUS PARLER SOUVENT DES DEBOIRES SAOUDIENS AU YEMEN... ON NE VOUS A POINT VU FAIRE LE MEME COMMENTAIRE SUR LA GUERRE DE SYRIE QUI VA ENTRER DANS SON SIXIEME AN... ET DES HYPER DEBOIRES IRANIENS ET COMPARSES EN SYRIE... L,OEIL CYCLOPIEN TOUJOURS A L,OEUVRE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 55, le 30 septembre 2015

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