Avec son discours dur contre l'accueil de migrants, le leader conservateur d'opposition polonais, Jaroslaw Kaczynski, a donné un nouvel élan au « front du refus » est-européen, rejoignant le Premier ministre hongrois, Victor Orban, et ses homologues slovaque et tchèque.
Ce front devra se renforcer si le parti populiste Droit et Justice (PIS) de M. Kaczynski remporte les législatives du 25 octobre et arrive au pouvoir, comme le prédisent les sondages. « Surtout s'il arrive à gouverner seul », estime Stanislaw Mocek, politologue à l'Académie polonaise des sciences. « Jaroslaw Kaczynski a une prédilection pour le système de gouvernement de Viktor Orban », relève-t-il. Selon Maciej Gdula, sociologue de l'Université de Varsovie, « Kaczynski rejoint Orban sur la critique de l'UE, et pourtant la situation actuelle est différente (dans les deux pays). Orban a des réfugiés chez lui, alors qu'en Pologne il n'y en a pas ».
Par pure coïncidence, le leader polonais s'était adressé mercredi au Parlement de son pays alors que les télévisions passaient en boucle des images de jeunes migrants lançant des pierres aux gardes-frontières hongrois. Il avait refusé au gouvernement centriste en place le droit de décider d'accueillir des réfugiés, affirmant que « les Polonais ne le souhaitent pas ». À l'instar de M. Orban, il a rejeté sur l'Allemagne la responsabilité de la crise migratoire et brossé un tableau menaçant des prétendus progrès de la charia en Europe, affirmant qu'il y a en Suède des zones échappant au contrôle de l'État et que les jeunes filles s'y voient forcées de ne plus porter de vêtements courts.
La Pologne, un pays de 38 millions d'habitants – soit bien plus que les trois autres pays réunis –, a jusqu'à présent donné son accord pour accueillir 2 000 réfugiés, et, selon la demande du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, devrait en accueillir 9 287 de plus. Le gouvernement centriste continue à négocier ce chiffre et pose des conditions pour donner son accord qui risque de le desservir sur le plan électoral. Pour rappel, l'UE se déchire sur la proposition de relocaliser 120 000 réfugiés, assortie par la Commission de quotas contraignants de répartition. La Hongrie, pourtant présentée comme bénéficiaire de ce plan, refuse d'y participer, de même que la Slovaquie et la République tchèque. Varsovie a exprimé des réticences, tout en proclamant son engagement à faire preuve de solidarité européenne.
La carte de la peur
Selon M. Gdula, la position de Jaroslaw Kaczynski s'inscrit dans la logique de la campagne électorale pour le scrutin du 25 octobre, alors que les Polonais, particulièrement homogènes sur le double plan national et religieux, catholiques déclarés à plus de 90 %, sont majoritairement méfiants face à la perspective d'un afflux de migrants musulmans. « Il fait monter l'hystérie avant les législatives. Il comprend que c'est une période de crise, il veut l'exploiter et joue sur la peur », estime M. Gdula. « Kaczynski fait également appel à une vieille conception historique, selon laquelle la Pologne constitue non seulement un rempart européen et chrétien à l'Est, mais qu'elle doit également protéger l'Europe contre elle-même », souligne le sociologue. Le leader de Droit et Justice soutient notamment que les réfugiés musulmans finiront par chercher à imposer aux Polonais leur mode de vie.
Renouant avec ses anciennes prises de position antiallemandes, M. Kaczynski a accusé Berlin d'être à l'origine de la cause de la crise migratoire en Europe. « Qui a créé l'aimant pour attirer les migrants économiques ? C'est l'Allemagne. Et c'est leur problème ! » dit-il.
Des critiques semblables se font entendre à Budapest, Prague et Bratislava, ce qui, selon une étude de l'Institut polonais des affaires internationales, « a provoqué le premier refroidissement sérieux dans leurs relations avec Berlin, en l'espace des dernières années ».
Stanislaw WASZAK/AFP
Ils gambadent, gigotent, accusent, lynchent, insultent, et surtout, prennent les autres, pour des demeurés. Prendre les Russes pour des gogols, c’est bien l’exploit que tentent de réaliser le régime français, en ce moment. Sans vergogne et toute honte bue, on a appris que le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, ira, «en octobre», en Russie, pour essayer «d’ouvrir des portes», face à l’embargo, actuellement, en vigueur, sur le porc européen. D’un autre côté, ce régime n’a pas fait l’effort d’abandonner les sanctions contre la Russie, mais va demander aux Russes d’arrêter son embargo, en vigueur sur le porc européen. Quelle ironie! Les mêmes autorités françaises, qui semblent jouer les amnésiques, oublient, volontairement, l’affaire très fraîche du "Mistral". Stéphane Le Foll justifie son voyage, car, indique-t-il, il est invité par son homologue russe. Les Russes font, au moins, là, preuve de «J’ai été invité, pour venir, pour un salon, en Russie, par le ministre russe, et j’irai, donc, au mois d’octobre, en Russie», a déclaré M. Le Foll. «J’essayerai, moi-même, de commencer à dialoguer, discuter et essayer d’ouvrir des portes sur l’embargo sanitaire, je dis bien, sanitaire, il s’agit de cela», a-t-il dit. Après la tromperie de la Libye, les "Mistral", les sanctions, toujours, en cours, les Russes ne peuvent être amnésiques, parce que les éleveurs occidentaux souffrent.Les autres pensent-ils aux Russes ?
14 h 50, le 19 septembre 2015