Le Palestinien Allan suspend sa grève de la faim (Club des prisonniers)

Mohammed Allan, devenu le symbole de la lutte contre la détention sans inculpation par les autorités israéliennes, a suspendu sa grève de la faim, a indiqué vendredi le Club des prisonniers palestiniens.

Jawad Boulos, avocat de cette organisation de défense des détenus palestiniens, a rencontré Mohammed Allan à l'infirmerie de la prison de Ramleh, dans la banlieue de Tel-Aviv, selon le Club. "Mohammed Allan a suspendu sa grève de la faim vendredi matin, après avoir reçu (de l'avocat) des explications sur sa situation judiciaire", indique-t-il.

M. Allan, présenté par le Jihad islamique comme l'un des siens, avait frôlé la mort en août après avoir observé une grève de la faim d'environ 60 jours jusqu'à ce que la justice israélienne suspende son maintien en détention administrative. Cette mesure extrajudiciaire permet à Israël d'emprisonner des suspects sans inculpation ni procès pour une durée de six mois renouvelables indéfiniment.

Mais il a de nouveau été arrêté mercredi et remis en détention administrative. L'un de ses avocats a alors annoncé qu'il reprenait sa grève de la faim. Me Boulos, cité dans le communiqué du Club, indique qu'il prendra contact la semaine prochaine avec les autorités israéliennes pour trouver une solution.

La sécurité intérieure israélienne (Shin Beth) a expliqué mercredi que, vu l'amélioration de son état de santé, Mohammed Allan aurait représenté un danger s'il était relâché. Jusqu'alors quasiment inconnu, Mohammed Allan, avocat de 31 ans à Naplouse, est devenu le visage de la lutte contre la détention administrative.
Il avait été arrêté le 6 novembre 2014 "sur la base de témoignages et d'informations selon lesquels il était en contact avec un activiste terroriste du Jihad islamique en vue de commettre des attentats de grande envergure", selon des sources sécuritaires israéliennes.

Sa détermination à combattre son placement en détention administrative, éventuellement jusqu'à la mort, avait conduit les autorités israéliennes dans une impasse politique et humanitaire. Devant son état alarmant, des comas répétés et les atteintes subies par le cerveau, la Cour suprême avait fini par suspendre sa détention administrative.